Affirmation de soi : les principales situations-problèmes

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Affirmation de soi : les principales situations-problèmes

Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Psychothérapie · 22 Octobre 2022
Tags: Affirmationdesoi:lesprincipalessituationsproblèmes
 
Affirmation de soi : les principales situations-problèmes
Pour toutes les situations d'affirmation de soi : il convient d'être poli, sincère et de s'exprimer de la façon la plus claire et précise possible. On doit également laisser à l'autre le temps d'exprimer son point de vue correctement. Intéressons-nous maintenant aux compétences d'affirmation de soi spécifiques à des situations précises.

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A - Faire un compliment : Aristote disait que « l'homme est un animal social ». Les renforcements positifs formulés par d'autres personnes peuvent donc avoir une importance capitale dans nos vies. Il est important de respecter certaines règles pour émettre un compliment :

être sincère : il peut être assez désagréable de sentir que le compliment verbalisé par son interlocuteur « sonne faux » et cela peut se retourner contre lui. Il est recommandé de parler à la première personne, en utilisant le « je » et en verbalisant son ressenti : « j'ai été très agréablement surpris par ta façon d'interpréter ton rôle dans la pièce de théâtre » ;

ne pas être ambigu : il faut éviter toute discordance entre le langage verbal et le langage non verbal, qui peut être du plus mauvais effet. Il vaut mieux aller « droit au but » : exprimer clairement le compliment et avec conviction. Une critique formulée en même temps qu'un compliment s'avère souvent contre-productive ;

être spécifique et précis : un compliment trop vague (« Tu es gentil » peut sonner creux, au contraire d'un compliment plus précis (« J'apprécie que tu m'aies appelé alors que j'étais souffrante ».

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B - Recevoir un compliment : recevoir un compliment n'est pas une tâche si aisée que cela. Dans la vie de tous les jours, il n'est pas rare qu'un compliment soit nié, banalisé, voire ignoré. De telles attitudes n'incitent pas celui qui émet le compliment à réitérer. On peut s'y prendre de différentes façons pour recevoir un compliment :

dire « merci » en souriant : il s'agit du « service minimum » ;

partager sa gratitude d'avoir reçu le compliment (« Ça me fait plaisir que tu me dises cela » ;

préciser pourquoi cela fait plaisir d'avoir reçu ce compliment ("Ça me fait plaisir que tu aies apprécié mon cadeau : j'aime bien faire plaisir aux autres"). En plus de répondre positivement au compliment, cela permet de relancer ta conversation naturellement ;

l'humour, s'il est utilisé subtilement, peut être assez efficace si l'interlocu­teur y est réceptif.

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C - Émettre une critique ou exprimer une émotion négative. Pour être écouté tout en évitant d'engendrer des conflits lorsqu'on émet une critique, on doit de préférence :

parler à la première personne : Il faut insister sur ce point. Émettre une critique en utilisant le « tu » ou le « vous » peut être vécu comme une accusation ou un jugement, ce qui n'est pas de nature à apaiser l'échange ;

être précis et factuel dans la critique émise, c'est-à-dire qu'il faut préférer parler d'un comportement précis à un instant précis (« Je trouve que tu ranges moins tes affaires dans l'appartement depuis quelques jours : pourrais-tu t'en occuper s'il te plaît ? » plutôt que de s'en prendre à la personne directement, ce qui peut être blessant. (« Tu es un fainéant ! »). Plusieurs éléments doivent être précisés (Cariou-Rognant et al., 2 014)

- décrire le comportement en cause,

- évoquer les conséquences pour soi : qu'elles soient matérielles (« Pourrais-tu éviter de faire sécher tes habits sur le radiateur électrique : ils risquent de prendre feu » ou bien émotionnelles (« J'ai peur quand tu conduis aussi vite : pourrais-tu conduire un peu plus lentement ? ») ;

éviter l'escalade : il faut faire de son mieux pour rester calme et rester concentré sur le sujet précis de la critique. Il convient également de laisser son interlocuteur s'exprimer et d'essayer de se mettre à sa place ;

recadrer le sujet : lorsque l'interlocuteur cherche à fuir le sujet, ou à faire une diversion, il faut lui rappeler le sujet initial et lui demander calmement d'apporter une réponse à la critique ;

rechercher une solution au problème : si possible de façon collaborative.

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D - Recevoir une critique ou des émotions négatives : là encore, réagir de façon appropriée à une critique sans « perdre la face » ni répondre trop agressivement nécessite un certain apprentissage.

Avant tout, il faut éviter certaines réactions « automatiques » qui peuvent placer dans une posture défensive : ne pas se justifier excessivement, ne pas émettre de critique ou se montrer irrité, voire agressif. Il est important de garder son calme et d'écouter le reproche formulé.

Si le reproche est recevable et formulé respectueusement :

1. Écouter le reproche formulé, demander des précisions si celui-ci est trop vague. Par exemple : « Tu fuis toujours les problèmes » « Excuse-moi, je ne vois pas de quoi tu parles, pourrais-tu préciser ce que tu entends par là ? » « As-tu des exemples en tête ? ».

2. Se montrer empathique (ce qui permet généralement de faire baisser le degré de ressentiment de l'interlocuteur) : « Je comprends que le fait que je ne t'aie pas prévenu de mon absence hier t'ait mis dans l'embarras ».

3. Expliquer brièvement son point de vue : « J'ai eu beaucoup de choses à gérer d'un coup, et dans la précipitation j'ai oublié de te prévenir ».

4. Éventuellement, préciser s'il est possible ou non de modifier son comporte­ment : « Je ferai plus attention la prochaine fois, mais j'aimerais que tu comprennes que cette situation n'était pas facile pour moi et que j'ai fait de mon mieux même si ça n'était pas parfait ».

Si le reproche est formulé avec agressivité ou manque de respect :

- garder son calme et rester courtois le plus possible ;

- refléter à l'interlocuteur son comportement et la gêne engendrée : « Je trouve que tu me parles d'une façon blessante et pas très respectueuse. J'aime­rais qu'on se parle plus calmement » ;

- prévenir l'interlocuteur qu'on va quitter la conversation s'il persiste à être agressif ;

- quitter la conversation et proposer de se reparler à un autre moment en dernier recours, si l'altercation se prolonge : « Je n'accepte pas que tu continues à me parler comme tu le fais. On se reparlera quand tu te seras calmé et que tu me parleras plus posément. »

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E - Faire une demande : qu'il s'agisse de demander une augmentation de salaire ou bien à ses voisins de faire moins de bruit lors d'une soirée, apprendre à faire des demandes est un acte essentiel pour faire valoir ses droits et améliorer ses conditions de vie.

Arrêter d'attendre des autres qu'ils devinent nos pensées : de nombreuses personnes s'attendent à ce que leur entourage devine leurs intentions et leurs besoins. Cela est source d'un certain nombre de tensions qui pourraient être facilement évitables !

Verbaliser précisément sa demande :

1. Être au clair avec soi-même : avant de formuler la demande, il est important de réfléchir sur ce que l'on souhaite précisément, ce que l'on peut raisonnablement demander et à qui.

2. Attirer l'attention sur soi : savoir prendre la parole avec assurance et avec une voix audible de tous.

3. Verbaliser une demande, formulé en matière de comportements précis : « Je suis fatiguée : pourrais-tu s'il te plaît donner le biberon à la petite ce soir ? » plutôt que des demandes vagues ou des reproches : « Tu ne t'occupes jamais de la petite ! » Il convient de verbaliser la demande de façon directe, sans détour, sans ambiguïté.

4. Faire preuve d'empathie : il s'agit de laisser à autrui la possibilité de refuser, sinon il ne s'agit pas d'une demande, mais plutôt d'un ordre. On peut aussi brièvement exprimer son émotion avant de formuler une demande de la sorte : « Ça me gêne de te demander cela car je sais que tu travailles beaucoup en ce moment, mais pourrais-tu me reprendre ma garde de ce soir ? » Enfin, il convient de prendre en compte les émotions de son interlocuteur lorsqu'il répond : « Je vois que ça n'a pas l'air de t'arranger, et je comprends cela. »

Insister : le disque rayé. Si l'interlocuteur se montre de mauvaise foi et que notre demande est justifié, le patient peut être amené à utiliser la technique du disque rayé : formuler sa demande une première fois poliment et de façon ouverte, puis réitérer plusieurs fois sa demande en durcissant très progressivement le ton et le langage non verbal. Attention à garder son calme et à utiliser cette technique avec parcimonie.

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F - Énoncer un refus : apprendre à faire des demandes est une chose et apprendre à répondre aux demandes des autres en est une autre, d'autant plus quand on ne peut y accéder. Savoir poser des limites permet d'éviter de s'engager dans des activités coûteuses ou chronophages à contre cœur et de se recentrer sur ses propres priorité.

Exprimer clairement son refus : il convient d'éviter de se confondre en excuses ou de multiplier des explications plus ou moins cohérentes lorsqu'un refuse une demande. Il faut être direct et clair.

Expliquer brièvement la raison du refus : selon l'interlocuteur, cela peut paraître un peu abrupt d'émettre un refus sans donner de courte explication. Par exemple : « Désolé, je ne peux pas venir dimanche : j'ai prévu d'accompa­gner mon fils à son match de foot. Son équipe joue un match important et je lui ai promis de venir le soutenir. »

Faire preuve d'empathie : encore et toujours, l'empathie permet souvent - si celle-ci est sincère - d'éviter à l'interlocuteur de « perdre la face » et d'adoucir le ressenti négatif en lien avec le refus.

Insister : le disque rayé (voir ci-dessus).

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Source : Les TCC en 150 fiches, Clément Lecomte et Dominique Servant.

 
 


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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

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