Création du monde et de l’homme
Création du monde et de l’hommePremière conférence - GA354Domach, 30 juin 1924Une version avec accompagnement de l'I.A. se trouve sur cette page***Y-a-t-il une question ?M. Dollinger : J'aimerais demander si vous ne pourriez pas nous reparler de la création du monde et de l'homme, car il y a plusieurs nouvelles personnes ici qui n'en ont pas encore entendu parler ?Rudolf Steiner : Il est donc demandé si je peux recommencer à parler de la création du monde et de l’homme pour les nombreux nouveaux camarades présents. Je vais donc essayer de présenter le thème afin de vous montrer ce qu’étaient les conditions de la Terre qui ont conduit d’une part à ce que nous pouvons voir autour de nous et, d’autre part, à l’apparition de l’être humain.Voyez-vous l’homme est en somme un être très complexe. Si l’on croit pouvoir comprendre l’être humain par la seule dissection de son cadavre, on se trompe ; on ne le comprendra pas ainsi. Il est tout aussi impossible de connaître les choses qui nous environnent dans le monde, si l’on se contente de rassembler des cailloux, des plantes etc., et d’en observer les détails. Il faut prendre en compte que les choses ne révèlent pas leur essence propre au premier regard.Le cadavre que nous pouvons observer juste après la mort d’une personne a encore conservé sa forme, peut-être un peu plus pâle seulement. On remarque que la mort l’a saisi, mais il a encore la même forme que lorsqu’il était vivant. Mais songez maintenant à ceci : quel aspect aura ce cadavre dans quelque temps, même sans être incinéré, laissé simplement à sa décomposition ? Il sera détruit. Plus rien n’œuvre en lui pour le reconstruire, il sera détruit.Souvent les gens se moquent du début de la Bible, avec raison d’ailleurs, comme si l’être humain avait été formé par un dieu quelconque à partir d’une motte de terre. On le considère avec raison comme une impossibilité. Nul dieu quelconque ne peut venir former un être humain à partir d’une motte de terre.On n’a jamais vu même la plus fidèle sculpture ou le plus beau bonhomme modelé par un enfant commencer à marcher ! C’est avec raison qu’on se moque du début de la Bible, si les gens pensent que l’être humain a été formé par un dieu avec une poignée de terre.Ce que nous avons devant nous en tant que cadavre deviendra effectivement un tas de terre, même dans la tombe où il sera quelque peu dispersé, lessivé, etc. Il est donc tout aussi insensé de penser qu’on peut faire un être humain avec ce que nous avons ainsi devant nous.Voyez-vous, d’un côté on a raison de s’interdire de penser que l’être humain puisse sortir d’un tas de terre. D’un autre côté cependant on s’autorise à penser que l’être humain serait constitué de ce qui est terre.Vous voyez que, pour être conséquent, l’un ne va pas plus que l’autre. Il faut savoir que lorsque l’être humain est en vie, il y a en lui quelque chose qui lui donne cette forme et, lorsque ce quelque chose en est sorti, la forme disparaît.Les forces de la nature ne lui confèrent pas cette forme, elles ne font que la disperser et la détruire, elles ne la font pas croître. Il nous faut donc revenir chez l’être humain à un élément psychique spirituel qui a régné en lui du temps de sa vie.Si vous regardez une chose morte comme une pierre et y voyez pousser des plantes etc., et que vous vous imaginez que la Terre était toujours comme cela alors, Messieurs, c’est comme si vous disiez d’un cadavre qu’il a toujours été tel, même du temps où la personne était en vie.Ce qui se présente aujourd’hui par les pierres, les falaises, les montages est comparable au cadavre. Est-ce également un cadavre ? Ce n’était pas toujours comme cela. Et de même que le cadavre d’un être humain n’a pas toujours été comme il est là, devant nous, après que l’âme et l’esprit en sont sortis, de même la nature extérieure que nous voyons, n’a pas toujours été celle-là.Que les plantes poussent sur un cadavre, c’est-à-dire sur la roche, ne doit pas nous étonner, car lorsque l’être humain se décompose, il pousse sur son cadavre également toutes sortes de plantules et de bestioles.N’est-ce pas, nous trouvons beau ce qui pousse à l’extérieur et rebutants tous les parasites qui poussent sur un cadavre, mais ce n’est que du fait que ce qui pousse dehors est de grande taille et que les parasites sont minuscules.Si nous étions des petits scarabées sur un cadavre en décomposition, tout en étant capables de penser comme des êtres humains, les os d’un cadavre seraient des falaises et le reste serait décombres et un amas de pierres, tout ce qui pousserait nous paraîtrait comme autant de forêts, simplement en raison de notre petite taille. Ce paysage nous semblerait beau alors qu’il nous semble détestable du haut de notre grande taille.Devant un cadavre nous devons porter le regard sur ce qui était humain avant qu’il ne soit mort. Devant la Terre et tout notre environnement, nous devons de même regarder vers le passé, vers tout ce qui était vivant avant que la Terre en grand ne devienne une chose morte. Les êtres humains sont en quelque sorte les parasites de la Terre. La Terre entière était autrefois vivante, elle pensait, tout lui était possible.Elle ne put donner naissance au genre humain qu’une fois qu’elle fut devenue cadavre. C’est ce que tout un chacun peut comprendre pour peu qu’il veuille réfléchir. On ne veut pas réfléchir aujourd’hui. Il le faut pourtant pour accéder aux vérités. Si bien que nous devons nous représenter la chose suivante : il y avait à l’origine un corps terrestre vivant et pensant, ce qui nous apparaît aujourd’hui comme les roches sur lesquelles poussent les plantes etc., n’était pas ainsi à l’origine, c’était un corps vivant et pensant !Aujourd’hui, je vous en ai souvent parlé, on se représente qu’à l’origine, la Terre était un immense brouillard qui s’est mis peu à peu à tourner sur lui- même et dont les planètes se seraient séparées, le centre aurait donné le Soleil. On inculque cela à des enfants encore tout petits.On leur montre également une petite expérience censée prouver que c’est bien ainsi que cela s’est passé. On met une goutte d’huile dans un bocal plein d’eau qu’on fait tourner avec une aiguille et un carton.Comme l’huile est en suspension, elle va se diviser en petites gouttelettes et tourner avec le reste, une partie restant au milieu. N’est- ce pas là un beau système solaire ! Il est bon parfois de s’oublier soi-même, mais en l’occurrence on ne peut pas oublier que le maître de classe est là en train de faire tourner son système planétaire.Il faudrait qu’il explique à ses élèves comment un immense maître d’école fait tourner le vrai système planétaire !C’est bien là que se trouve le problème : on oublie de penser, et on n’oublie pas pour obéir à des faits mais on oublie délibérément. Ce n’est pas ainsi qu’on peut s’approcher de la vérité. Il faut donc nous représenter, non pas qu’il y avait un immense maître d’école pour agiter le brouillard originel, mais qu’il y avait au sein même de ce brouillard cosmique quelque chose qui soit capable de se mettre en mouvement etc.Nous sommes donc derechef arrivés au vivant. Nous n’avons pas besoin pour tourner sur nous-mêmes qu’un maître d’école vienne nous agiter avec une aiguille, cela ne nous plairait absolument pas. Nous tournons par nous-mêmes. Un brouillard inerte a besoin d’un maître d’école, mais un brouillard vivant capable de penser et de sentir peut se mettre en mouvement par lui-même.Il faut donc nous représenter que ce qui est mort autour de nous était autrefois vivant et capable de sentir, c’était un être cosmique, et même, si nous poursuivons notre examen, un grand nombre d’êtres cosmiques vivants donnant la vie à tout le cosmos. Les conditions originelles du monde résultaient de ce qu’il y avait un élément spirituel dans la substance.Voyez-vous, de quoi dépend la matière autour de nous ? Songez que vous avez dans la main un morceau de plomb. C’est de la matière solide. Si vous le chauffez sur un fer brûlant, par exemple, il va se liquéfier, si vous le chauffez encore plus dans le feu il va s’évaporer.Vous n’en verrez plus rien. Il en est ainsi pour toutes les matières. De quoi dépend alors la matière ferme, telle qu’elle se présente à nous ? Elle dépend de la chaleur qu’elle contient. L’apparence de la matière ne dépend que de la chaleur qu’elle contient.Vous savez qu’aujourd’hui on parvient à liquéfier l’air. L’air n’a la forme de gaz autour de nous que parce qu’il contient une certaine chaleur. L’eau est liquide et peut aussi geler, cela dépend de la chaleur. Si notre Terre était plus froide il n’y aurait pas d’eau mais de la glace partout.Au cœur des montagnes il y a du granit solide par exemple, si la chaleur était plus forte, même le granit serait liquide, il s’écoulerait dans des fleuves de granit, comme l’eau de nos fleuves.Qu’y a-t-il donc à l’origine qui permette la forme liquide ou gazeuse ? C’est la chaleur ! Sans la présence de la chaleur au début, il ne peut y avoir ni du liquide ni du gaz. Il faut nécessairement qu’il y ait une action de la chaleur. C’est pourquoi nous pouvons dire que ce qui était présent tout au début, c’est la chaleur ou le feu.C’est ce que révèle la science occulte examinée par la recherche anthroposophique.La science de l’esprit, par l’investigation anthroposophique montre qu’il n’y avait pas, au début, un brouillard originel, un brouillard inerte et mort, mais qu’il y avait une chaleur vivante, simplement de la chaleur qui vivait.Je vais donc admettre qu’à l’origine vivait de la chaleur (fig. suivante, rouge). C’est ce que j’ai décrit dans ma Science de l’occulte. Comme il faut bien nommer les choses, les noms importent peu, j’ai nommé cet état antérieur de notre planète en des temps très, très reculés, l’ancien Saturne.Cet état a bien quelque chose à faire avec Saturne, mais je ne veux pas aborder cela maintenant.Dans cet état originel, il n’y avait encore ni corps solide, ni air, il n’y avait que de la chaleur. Mais cette chaleur était vivante. Aujourd’hui, lorsque vous gelez, c’est votre moi qui gèle, lorsque vous transpirez c’est votre moi qui a chaud et alors il a bien chaud.C’est ainsi que vous êtes dans la chaleur, tantôt dans le froid, tantôt dans la chaleur. Si bien que l’être humain nous montre aujourd’hui encore qu’il vit dans la chaleur. L’être humain vit totalement dans la chaleur.Lorsque la science actuelle dit qu’au début, il y avait une chaleur élevée, elle a raison dans un certain sens ; mais si elle prétend que cette chaleur était morte, elle se trompe car c’était alors une entité cosmique vivante, une véritable entité cosmique vivante.Or la première chose qui se passa avec cette entité de chaleur, c’est son refroidissement. Les choses vont toujours en se refroidissant. Et que se passe-t-il lorsqu’un milieu où rien ne se laisse différencier, où il n’y a que de la chaleur, se refroidit ? Il apparaît de du gaz. La forme gazeuse est la première chose qui apparaît.Car, lorsque sans arrêt on chauffe un corps solide, il se forme du gaz, dans la chaleur. Mais si quelque chose qui n’est pas encore substance descend dans le refroidissement, il se forme tout d’abord de du gaz.Ainsi dans le deuxième corps céleste qui s’est en quelque sorte formé, tout était gazeux. Il n’y avait pas encore ni de liquide, ni de corps solide. Tout était gaz.Nous avons ainsi le deuxième état apparu au cours du temps. Dans ce deuxième état, se présente donc, à côté de ce qui était déjà présent à l’origine, quelque chose de nouveau.Notre Soleil actuel n’est pas comme ce que j’ai appelé l’ancien Soleil dans ma Science de l'occulte, je l’ai appelé ainsi parce que c’était une sorte de brouillard chaud. Je vous ai dit déjà que le Soleil actuel n’était pas ce qu’on pense, mais il n’est pas non plus ce qu’était le deuxième corps céleste.Ainsi nous avons un deuxième corps céleste qui se forme à partir du premier. Tandis que le premier n’est que chaleur, le deuxième est en plus gazeux.L’homme en tant qu’âme peut vivre dans la chaleur. La chaleur opère sur l’âme l’impression de la sensation mais ne la détruit pas. La chaleur détruit en revanche l’élément corporel. Si on me jette dans le feu, mon corps sera détruit, mais mon âme n’en est pas détruite pour autant.Nous reviendrons sur cela plus en détail. C’est pourquoi l’être humain pouvait vivre en tant qu’âme lors du premier état dit de l’ancien Saturne. L’être humain pouvait tout à fait y vivre. Mais l’animal ne le pouvait pas encore, car lorsque le corps de l’animal est détruit, l’âme est également touchée.Le feu a une influence sur l’âme de l’animal. Si bien que nous pouvons admettre, concernant cette première phase, que l’être humain était présent mais pas l’animal. Après que la métamorphose de l’ancien Soleil a eu lieu, l’animal était présent avec l’être humain.Il est donc important de remarquer que l’être humain ne fut pas précédé par l’animal dont il serait sorti. L’homme était présent avant l’animal, et l’animal s’est formé ensuite, à partir de ce qui ne pouvait pas devenir homme. L’homme n’était alors évidement pas un bipède, il n’était présent qu’en tant que chaleur.Il évoluait comme planant dans la chaleur. Lorsque la planète évolua vers une phase gazeuse chaude, l’animal apparut à côté de l’être humain. Les animaux sont bien parents avec l’être humain, mais ils apparaissent après lui au cours de l’évolution du monde.Qu’apporte la suite de l’évolution ? Une diminution continuelle de la chaleur. Il se forme toujours plus de gaz et également de liquide. Il se forme le troisième corps céleste. Je l’ai appelé l’ancienne Lune car il ressemble à notre Lune, mais ce n’est pas la même chose. Il ressemble à notre Lune.Nous avons affaire à un corps liquide, véritablement liquide. Air et chaleur restent évidemment présents, mais ce qui n’était pas encore là sur les deux corps célestes précédents est maintenant présent, l’eau. La présence de l’eau permet également la présence des plantes qui alors jaillissent à partir de l’eau, et non de la Terre, elles viennent s’ajouter aux animaux et à l’être humain qui étaient déjà là auparavant.Voyez-vous, les plantes semblent pousser sur la Terre, mais sans eau elles ne poussent pas. La plante a besoin d’eau. Il y a des plantes aquatiques, et il faut vous représenter que toute la végétation originelle sur l’ancienne Lune était aquatique, une végétation nageant dans l’eau. De même il faut vous représenter des animaux plus aquatiques encore, et plus aériens encore dans la deuxième phase.De tout ce qui était présent aux étapes antérieures, il subsiste des restes. A l’étape de l’ancien Soleil l’être humain et les animaux n’avaient que la chaleur et l’air à leur disposition, ils ne pouvaient que voler dans les airs, il n’y avait rien dans quoi ils eussent pu nager.L’air étant resté lors de l’ancienne Lune, les êtres volants ont gardé une descendance. Notre faune volatile actuelle descend des animaux originels de l’ancien Soleil. Ceux-ci n’étaient alors formés que d’air, de nuages aériens. Sur l’ancienne Lune ils ont intégré l’eau. Mais regardez, Messieurs, un oiseau !On le regarde souvent bien distraitement. Si nous nous imaginons les animaux sur l’ancien Soleil, il faut y voir des nuages, ils n’étaient faits que d’air. Et si vous observez un oiseau d’aujourd’hui, vous verrez que ses os sont creux et pleins d’air ! Si vous enlevez en imagination tout ce qui n’est pas air chez l’oiseau, vous obtenez un oiseau, un oiseau fait d’air ! Partout dans l’oiseau il y a de l’air, jusque dans les os.Dans les os creux se trouve un oiseau aérien. C’est une réminiscence de l’ancien état. Le reste s’est mis tout autour aux périodes ultérieures. Les oiseaux descendent véritablement de cet état antérieur.L’être humain vit dans l’air ambiant, mais cet air doit contenir de la vapeur d’eau. L’être humain ne peut pas vivre dans un air sec. Le liquide doit être présent.Or il existe un état où l’être humain ne vit pas dans l’air, c’est l’état embryonnaire. Il faut bien voir que durant la période embryonnaire l’être humain reçoit du sein de sa mère tout ce dont il a besoin. Il doit se trouver dans un environnement vivant.Or voyez-vous, lorsque l’être humain est en germe dans le sein de sa mère, il ne pourrait pas survivre si on l’en sortait. Durant la période embryonnaire l’être humain est dépendant d’un environnement vivant.Lors de l’étape où il y avait certes déjà des hommes, des animaux et des plantes, mais où l’élément minéral n’était pas présent, tout était encore vivant, aussi vivant qu’aujourd’hui dans le sein de la mère. Simplement, l’homme atteignait alors une taille plus grande que l’embryon actuel. Imaginez : si nous ne devions pas naître et sortir du sein maternel pour respirer par nous-mêmes à l’air libre, notre vie se terminerait à la naissance.Nous ne pouvons vivre en tant qu’embryon que durant dix mois lunaires. Il existe des êtres qui ne vivent que dix mois lunaires ; ils n’accèdent pas à l’air libre, ils reçoivent ce dont ils ont besoin de l’intérieur, de l’entourage vivant. Il en était ainsi de l’homme voici bien longtemps. Il devenait certes plus âgé que l’embryon d’aujourd’hui, mais il ne sortait pas de l’entourage vivant.Si cet état avait subsisté, l’être humain continuerait d’y vivre ainsi, il n’accéderait pas à la naissance, il vivrait en tant que germe dans un milieu vivant. Il n’y avait alors pas encore de substance minérale, pas de roche.Lorsque vous disséquez un être humain vous avez ses os faits de calcaire comme nos falaises du Jura. C’est bel et bien du minéral, mais il n’était pas présent autrefois.Or, dans l’embryon, il n’y a pas de minéral non plus, tout y est encore liquide et de consistance colloïdale. Autrefois, à l’époque de l’ancienne Lune, l’être humain n’était pas osseux, tout au plus était-il cartilagineux. Nous avons, avec l’embryon humain, une réminiscence de ce qu’était l’homme autrefois.Pourquoi le germe humain ne peut-il pas apparaître directement à l’extérieur, pourquoi a-t-il besoin du sein de la mère ? Parce que le monde a changé. Lors de l’ancienne Lune c’est la planète tout entière qui était un sein maternel, intérieurement vivant, un véritable sein maternel. (J’appelle cette étape l’ancienne Lune car ce n’est pas notre Lune actuelle, mais c’est ce que la Terre était autrefois.)La roche n’existait pas. Tout était un immense sein maternel. Si bien que nous pouvons dire que notre Terre actuelle est sortie de cet énorme sein maternel.Bien avant cela, même ce sein maternel n’existait pas encore. Qu’y avait-il alors ? Il y avait le plus hâtif, le plus précoce, oui mais qu’est-ce à dire ? Voyez- vous lorsque l’être humain doit devenir germe dans le sein maternel, il faut qu’il y ait au préalable la conception.Mais cette conception n’est-elle pas également précédée de quelque chose ? Ce qui précède la conception, c’est ce qui s’exprime chez la femme par les menstrues. Il s’agit d’un processus très particulier lié à des écoulements de sang. Mais ce n’est pas tout. L’épanchement de sang n’est que l’aspect physique.A chaque écoulement de sang correspond l’épanchement d’un élément psychospirituel qui reste du domaine psychique et spirituel et qui n’atteint pas à l’incorporation physique humaine. Ce qui doit être présent avant la conception était déjà là lors de l’ancien Soleil ! Le Soleil dans son ensemble, le précurseur de la planète Terre, était encore une entité cosmique qui périodiquement faisait émaner d’elle un élément spirituel.C’est ainsi que les êtres humains et les animaux vivaient en tant qu’émanations du corps cosmique de l’ancien Soleil. Si bien qu’entre cette étape solaire et l’étape lunaire il se passe quelque chose qui fait que l’être humain peut devenir une créature physique aquatique.Auparavant il était une créature physique aérienne. Lors de l’époque lunaire il y avait également quelque chose de l’ordre de la conception, mais pas encore de l’ordre de la naissance.Et en quoi consistait la conception durant l’époque lunaire ? Voyez-vous, Messieurs, la Lune est une entité féminine à laquelle ne se présentait aucune entité masculine ; ce qui se présentait à elle, c’était la totalité de ce qui en ce temps était en dehors de son propre corps céleste.Car le corps céleste de l’ancienne Lune était bien présent, mais autour de lui il y en avait beaucoup d’autres, c’est d’eux que venaient les influences. Je vais maintenant refaire le dessin que j’ai déjà fait ici.Il y avait donc ce corps céleste de la Lune-Terre et, tout autour, il y avait les autres corps célestes qui envoyaient les influences les plus diverses. Les germes venaient sur la Lune-Terre à partir de ces corps célestes.Si l’on avait pu aller sur cette Lune-Terre et observer ces influences, on n’aurait pas dit comme aujourd’hui : Ah ! Il pleut ! On aurait dit alors : Ah ! On féconde ! C’est ainsi qu’à certaines saisons venaient de partout des germes de fécondation, et à d’autres se faisait la maturation et les germes ne venaient plus. Il y avait donc autrefois une fécondation cosmique.Mais il n’y avait pas de naissance ; l’être humain était seulement conçu. Il n’apparaissait que par la conception. Les êtres humains sortaient de l’ensemble du corps terrestre-lunaire. C’est ainsi que se passait également la conception des animaux et des plantes : à partir de tout le cosmos environnant.Maintenant, tout ce qui vit actuellement (homme, animal et plante) entraîne un prochain refroidissement, une prochaine solidification. Lors de la phase lunaire, on avait encore de l’eau, et le solide, le minéral, n’est apparu que sur Terre par un refroidissement supplémentaire. C’est l’état actuel de notre Terre qui héberge l’homme, l’animal, la plante et le minéral.Messieurs, regardons ce qu’il en est de la Terre, en observant par exemple l’oiseau. Lors de l’étape solaire, l’oiseau était un être totalement aérien (Luftibus !). Il voletait comme une masse aérienne. Lors de l’époque lunaire il devient aqueux, visqueux ; c’est maintenant un nuage avec l’apparence d’un glaçon, pas comme nos nuages, car il contient déjà une forme.Ce qui chez nous est une masse aqueuse sans structure était sur l’ancienne Lune une forme contenant un squelette, mais un squelette aqueux. Maintenant, sur Terre viennent s’adjoindre les minéraux, ils viennent s’incruster dans le squelette, y apporter le calcaire et le phosphate, etc. Ces matières se déposent le long du squelette et forment les os durs. Ainsi l’oiseau d’abord totalement aérien devient aqueux puis minéral (terrestre).L’homme ne put pas suivre ce même chemin, il ne put pas simplement intégrer le minéral apparu sur Terre lors de son état embryonnaire. L’oiseau le peut. Pourquoi le peut-il ? Voyez-vous, l’oiseau a reçu sa forme aérienne sur l’ancien Soleil puis il traverse l’étape de la forme aqueuse. Maintenant il a besoin d’éloigner le minéral un peu de lui lors de la période embryonnaire.Car si le minéral s’intégre trop tôt l’oiseau deviendra minéral, c’est-à-dire qu’il va se durcir. L’oiseau à l’état d’embryon est donc encore un peu aérien et aqueux. Mais le minéral cherche tout de même à l’atteindre. Que fait l’oiseau ? Il commence par le refouler, il le refoule autour de lui, il crée une coquille de calcaire, c’est là le minéral. La coquille de l’œuf reste aussi longtemps que l’oiseau refoule intérieurement le minéral, donc aussi longtemps qu’il veut rester liquide.D’où cela provient-il chez l’oiseau ?Cela provient de ce qu’il n’est apparu que lors de la deuxième étape planétaire. S’il était apparu lors de la première étape, il aurait été bien plus réceptif à la chaleur. Il n’est pas aussi réceptif à la chaleur du fait qu’il n’était pas encore apparu lors de la première étape calorique de la planète. Du fait qu’il n’était pas encore là lors de la première étape, il peut former autour de lui une coquille.A l’état d’embryon, l’être humain, ayant été présent déjà lors de la première étape calorique de la planète, ne peut pas refouler le minéral, il ne peut pas former de coquille. Il doit donc s’organiser autrement. Il doit intégrer l’élément minéral déjà dans le sein de sa mère. La formation minérale se présente par conséquent déjà vers la fin de l’état embryonnaire. Il doit aspirer en quelque sorte le minéral du corps de sa mère.Mais il faut que ce minéral soit présent dans le corps maternel, soit libéré et mis à la disposition de l’embryon. Le minéral s’intégrera par conséquent tout autrement que chez l’oiseau. L’oiseau a des os imprégnés d’air, l’homme les a imprégnés de moelle. C’est grâce à la possession de cette moelle que la mère de l’enfant a la possibilité de procurer intérieurement du minéral à l’être humain.Mais durant la période où le minéral est conféré à l’enfant, l’être humain ne peut plus vivre dans l’environnement maternel ; il doit pouvoir naître peu à peu. C’est après la naissance, alors seulement, qu’il pourra intégrer véritablement le minéral. Il n’y a pas en vérité de naissance chez l’oiseau, il y a une éclosion.Chez l’être humain il y a une naissance, il n’y a pas de coquille. Pourquoi ? En raison du fait qu’il est apparu plus tôt, si bien que chez lui tout est réglé par la chaleur et non par l’air.Vous voyez qu’il y une grande différence, encore maintenant, entre les ovipares et les vivipares comme l’être humain et les mammifères supérieurs. Cette grande différence repose sur le fait que l’être humain est bien plus vieux par exemple que les oiseaux et qu’il est avant tout bien plus vieux que le minéral.C’est pourquoi il doit être préservé du minéral lorsqu’il est dans le sein de sa mère en ce que ce minéral lui est présenté sous une forme préparée par le corps maternel. Même après la naissance, il faut que ce minéral lui soit apporté sous une forme maternelle par l’allaitement ! Tandis que l’oiseau à peine éclos mange déjà les substances extérieures autour de lui, l’homme et les mammifères supérieurs doivent être nourris par des substances préparées par le corps maternel.Et voici : ce que l’être humain reçoit aujourd’hui par le corps de sa mère, il le recevait autrefois, lors des étapes planétaires antérieures, par l’air, par le milieu ambiant. Tout ce qui entourait l’être humain était alors une sorte de lait. Notre air actuel ne contient que de l’oxygène, de l’azote, très peu de carbone, d’hydrogène et surtout extrêmement peu de soufre. Tout cela s’est envolé.L’atmosphère sur l’ancienne Lune était bien différente. Elle contenait certes de l’oxygène et de l’azote, mais également du soufre, de l’hydrogène et du carbone en grandes proportions. Cela formait comme une bouillie laiteuse tout autour de l’ancienne Lune. Mais l’être humain vit aujourd’hui encore dans une fine bouillie quand il est dans le sein de sa mère !Ce n’est qu’après la naissance que le lait se retire, dans le corps féminin, dans les seins, mais avant, il est dans toutes les parties autour de l’embryon. Il est remarquable de constater que les processus qui chez la mère se concentrent dans les organes amniotiques avant la naissance se déplacent ensuite dans les organes de la poitrine.C’est ainsi qu’est conservée chez l’être humain une situation provenant de l’ancienne Lune aussi longtemps qu’il est à l’état d’embryon.L’être humain ne devient à vrai dire terrestre qu’au moment de la naissance où l’état lunaire va déclinant encore un certain temps par le processus de l’allaitement.C’est ainsi qu’il faut expliquer les relations entre l’apparition de la Terre et l’apparition de l’être humain. On ne s’explique pas du tout, sans recourir à la science de l’esprit, pourquoi les oiseaux, à peine éclos de leur œuf, mangent immédiatement la nourriture qui les entoure et que l’être humain ne sort pas d’un œuf mais sort du corps maternel et doit de surcroît être allaité encore par celui-ci.Pourquoi ?Parce que l’oiseau est apparu plus tard, c’est un être extérieur. L’être humain est apparu plus tôt, alors que l’état ambiant n’était pas encore aussi dense qu’au moment de l’apparition de l’oiseau.C’est pourquoi l’être humain n’est pas aussi endurci que l’oiseau, qu’il a besoin d’être protégé plus que l’oiseau de l’endurcissement ; il porte en lui encore bien plus que l’oiseau les états de son origine.Voyez-vous, comme actuellement on ne réfléchit plus à ces choses, on ne comprend plus ce que sont la plante, l’animal et l’être humain sur Terre. Puis est apparu le darwinisme matérialiste qui croit que les animaux étaient là avant l’être humain, lequel serait simplement une évolution des animaux.Il est vrai que, par sa forme extérieure, l’être humain est apparenté aux animaux. Mais il était là avant les animaux et ceux-ci se sont développés après lui alors que les conditions planétaires avaient déjà évolué également.C’est ainsi que nous pouvons dire : les animaux représentent une descendance de ce qui était là avant eux lorsqu’ils étaient encore davantage parents de l’être humain. Mais il ne faut jamais se représenter que l’être humain pourrait sortir des animaux actuels. Ce serait une erreur totale.Regardons maintenant le poisson. L’oiseau est apparu pour l’air. Le poisson est apparu pour l’eau. Les êtres qui avaient la forme d’oiseau ne purent prendre la forme de poisson qu’avec l’apparition de l’eau, c’est-à-dire sur l’ancienne Lune.Ce n’est que sur l’ancienne Lune que certaines formes d’oiseaux prirent la forme de poisson sous les effets de l’eau (fig. d’une espèce de poisson volant ! ndt.). Les poissons sont, dirais-je, des oiseaux liquides, des oiseaux absorbés par l’eau. Les poissons apparaissent donc après les oiseaux avec l’apparition de l’eau sur l’ancienne Lune.Maintenant vous ne vous étonnerez plus du tout que tous les êtres sur l’ancienne Lune avaient plus ou moins la forme du poisson. Les oiseaux, bien que volant dans les airs, n’étaient en somme que des poissons plus légers. Tout avait l’aspect du poisson sur l’ancienne Lune. Il est intéressant maintenant, Messieurs, de constater, lorsqu’on observe un embryon humain dans le sein de sa mère au vingt-et- unième jour, qu’il a la forme d’un petit poisson !C’est la forme de l’être humain sur l’ancienne Lune, il la conserve encore jusqu’au vingt-et-unième jour de la grossesse.Si bien que vous pouvez dire que l’être humain est encore en train d’œuvrer à quitter cette forme lunaire de poisson que l’on peut encore constater à son état embryonnaire dans le sein de sa mère.Partout l’on voit, en observant la planète, qu’elle était autrefois vivante, tout comme on sait que tout cadavre était une fois vivant. Je vous ai décrit comment est apparu le minéral sur Terre, quel était son état antérieur.Tout comme nous voyons en tout cadavre qui ne peut plus bouger les jambes, les mains, ne peut plus ouvrir la bouche, les yeux etc., ce qui indique qu’il a été vivant, de même nous voyons en la Terre ce qui reste d’un organisme autrefois vivant sur dans lequel déambulent maintenant encore hommes et bêtes.Mais ce n’est pas fini, Messieurs. Voyez-vous, je vous disais : lorsque la conception est là, il y a, présente, l’ébauche physique d’un organisme humain, et l’embryon prend peu à peu forme.Je vous ai décrit ce qui précédait la conception : c’est tout ce qui se passe dans l’organisme féminin, ce qui est éliminé par les menstrues et qui est également une sécrétion spirituelle. Il y a toujours lors de ce processus, et ce même chez les femmes en très bonne santé, mais alors cela ne se remarque pas, un processus de fièvre, il y a un véritable processus fébrile.Pourquoi cela ? Oui, parce qu’il y a un état calorique, la femme vit alors dans un état calorique. Mais de quel état calorique s’agit-il ?Il s’agit de l’état calorique qui s’est maintenu depuis le premier état planétaire, depuis l’ancien Saturne, comme je l’ai nommé ! L’état de fièvre persiste. Si bien que nous pouvons dire que toute l’évolution prend son origine à partir d’une sorte d’état de fièvre. La plupart des hommes sont aujourd’hui absolument sans fièvre, ils sont bien secs et sobres.Mais lorsque se réveille intérieurement quelque chose qui engendre un état qui ressemble à de la chaleur, non pas une chaleur extérieure, mais intérieure, on peut également entrer dans une fébrilité.Or il en est bien ainsi, Messieurs : on voit partout comment on peut revenir à des états antérieurs. Ainsi je vous ai décrit aujourd’hui comment se sont développés peu à peu les hommes, les animaux, les plantes et le minéral du fait de la solidification constante des corps célestes sur lesquels ils ont évolué.Aujourd’hui c’est lundi et nous en reparlerons mercredi prochain à neuf heures.____
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