Pratique de l'astrologie

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Pratique de l'astrologie

Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Astropsychologie · 22 Août 2022
Tags: Pratiquedel'astrologie
Pratique de l'astrologie

Avec les années qui passent, je m’intéresse de plus en plus aux implications sociales de l’astrolo­gie, à sa place dans la société, et aux bases philo­sophiques sur lesquelles elle devrait s’appuyer.

Aussi, bien que mes premiers ouvrages aient été remplis d’une multitude de détails astrologiques utiles pour l’interprétation des thèmes, cela ne va pas être mon propos aujourd’hui, car ce n’est pas ma préoccupation actuelle.

Avant tout, je tiens à reconnaître formellement ma dette envers l’astrologie britannique. Mis à part l’œuvre de Rudhyar, qui a passé la majorité de sa vie en Amérique, la plupart de mes premiers professeurs d’astrologie (que je n’ai connus que par leurs livres) furent les grands auteurs britanniques.

Je me sens particulièrement redevable envers Margaret Hone et Charles Carter. Je n’essaie pas, en le disant, de vous flatter collectivement, mais il y a une tradition géné­rale de rigueur d'esprit dans l’astrologie britannique dont manque souvent la littérature astrologique amé­ricaine.

Et bien que cette dernière ait l’air de vouloir inonder le marché ces temps-ci, c’est à mon avis en Grande-Bretagne qu’a démarrée la progression réelle vers une astrologie moderne à orientation psycholo­gique. On pourrait dire, je suppose, que tout a commencé avec Alan Léo, bien qu’Isabelle Paganet de nombreux autres auteurs aient aussi fait un excellent travail.

Les astrologues britanniques ont établi les fondations théoriques et métaphysiques comme les Américains n’auraient sans doute pu le faire, et, au départ, l’influence des théosophes a contribué à mettre en lumière le côté spirituel de la vie que toute psychologie astrologique complète doit inclure.

Je tiens à faire une autre remarque préliminaire. Je ne fréquente pas beaucoup les astrologues, et même lorsque je les connais, je ne sais pas du tout ce qu’ils font en consultation. Je n’ai aucune idée de leur comportement en tête à tête, sauf lorsqu’il m’arrive de parler avec un de leurs anciens clients.

C’est pourquoi mes déclarations (dont certaines sont très générales et peuvent parfois prêter à controverse) se réfèrent principalement au genre d'astrologie qui existe dans la littérature astrologi­que. J’ai l’impression qu’il y a un grand nombre d'astrologues (ou de conseillers astrologiques, si vous préférez ce terme) qui pratiquent un type d’as­trologie et de conseil astrologique de bien meilleure qualité que ce qui est présenté dans la littérature.

La plupart sont sans doute trop occupés par leur travail pour écrire quoi que ce soit, ou bien il leur semble extrêmement difficile de condenser par écrit l’ampleur de leur expérience. Mais j’aimerais qu’ils écrivent davantage.

Il me faut malheureusement parler du genre d’as­trologue que présente la littérature, parce que c'est souvent celle que le grand public considère comme étant « l’astrologie ».

Tout ce qu’un individu moyen en connaît (à part les partis pris et les sujets à sensations que proposent toujours les mass media) lui vient des livres. Il va dans une librairie et achète un livre.

S’il a de la chance, il tombe sur l’un des quelques ouvrages intelligents, mais la plupart du temps, il achète un de ces livres à bon marché sur les signes solaires et est très vite convaincu que toute l’astrologie ne parle que d'analyse superfi­cielle de caractère, de prédictions ou de sexe.

Pour sortir du désordre actuel de la littérature astrologi­que, je pense qu’il est important pour nous tous d’encourager ceux qui ont réellement quelque chose à dire dans ce domaine, et qui s’expriment suffisamment clairement pour le coucher sur le papier et lui donner la forme d’un livre.

C'est sans doute ma Lune en Verseau qui parle, mais je pense qu’il est extrêmement important aujourd’hui que l’astrologie se relie à la société de plus en plus concrètement. Pas seulement de la propagande, mais surtout de l'intelligence. En fait, beaucoup d’astrologues, comme de nombreux auteurs astro­logiques, sous-estiment l’intelligence populaire.

Définitions de l'« astrologie »

Il me faut introduire quelques définitions avant de parler d’« astrologie ».

Vous devez savoir ce que j’entends par ce terme. Mais je veux tout d’abord vous lire une citation de Marc Edmund Jones. Beaucoup de gens se sont sans doute sérieusement intéressés à l’astrologie, l’ont étudiée et ont monté des milliers de thèmes pendant trente ou quarante ans.

Ce sont eux que je n’arrête pas de pousser à écrire ce qu’ils ont vu et appris. Marc Edmund Jones, après cinquante ans d’expérience, participait à une conférence il y a quelques années. Une femme l’approcha et lui dit : « Oh, j’envie le savoir que vous avez accumulé sur ce sujet. » Il répondit : « Oh, ma chère, je m’y suis attelé pendant cinquante ans, et je commence à peine à en gratter la sur­face. »

C’est toujours vrai, même dix ans plus tard. Le domaine de l’astrologie s’étend, se développe et s’élargit. Mais il se fragmente aussi.

Quoi que vous fassiez, même si vous passez toute votre vie à étu­dier les différents aspects de l’astrologie, vous ne pourrez rien faire de plus qu’en gratter la surface, car cet art-science cosmique est très profond. Il s’applique à presque tous les aspects de la vie.

C'est pourquoi on peut donner comme définition générale de l’astrologie comprenant toutes ses applications, « un langage de la vie », ou « un lan­gage universel de l’énergie ». Il est toujours impor­tant de préciser le genre d’astrologie dont on parle.

Comme l’a écrit Rudhyar un jour, on devrait en réa­lité parler d'« astrologies », car chaque type d’astro­logie étudie différents sujets en se situant dans une perspective différente, et applique les résultats de son étude à différents objets, dans des intentions et objectifs différents.

Je préfère de plus en plus utiliser le terme de « psychologie astrologique ». J’emploie le mot « as­trologie » avec ceux qui connaissent déjà mon opti­que.

Mais je pense que « psychologie astrologique » est un terme important, et complètement différent d’« astrologie psychologique », le terme à la mode ces quinze dernières années. Parler de « psycholo­gie astrologique » suggère implicitement que l'astrologie est par essence une psychologie, autre­ment dit un système qui étudie la psyché !

Je préfère aussi utiliser la définition que donne Ralph Metzner de la forme d’astrologie qui m'intéresse particulièrement. Il a écrit quelques livres, dont l’un s’appelle Maps of Consciousness.

Ce n’est pas vraiment un astrologue, mais un chercheur en psy­chologie particulièrement ouvert et intuitif qui enseigne habituellement à l’université d'Harvard. Il dit que « l’astrologie, c’est l’astronomie appliquée à des objectifs psychologiques ».

C’est une belle définition concise, qui me satisfait dans la mesure où le mot « psychologique » est pris au sens le plus large ; il faut donner au mot « psyché » son sens le plus inclusif.

Cette nouvelle « psychologie astrologique » vient de naître.

Elle est encore en train de naître, et je ne prétends pas en connaître toutes les dimensions, mais on peut voir de plus en plus clairement ce qu’elle n’est pas.

Lorsqu’une nouvelle idée, une nouvelle direction, ou le pressentiment d’une nou­velle évolution se font jour dans votre vie person­nelle, il arrive très souvent que vous ne sachiez pas de quoi il s’agit et où cela va finalement vous conduire ; mais vous êtes sûr de ce qui ne vous plaît plus dans les idées ou orientations du passé.

Vous savez que vous ne voulez plus du tout faire ceci ou cela. Tous ces vieux « patterns » ne vous rendent plus heureux. De la même façon, ce qu’est la nouvelle « psychologie astrologique » va se déve­lopper lentement mais sûrement. Et déjà, ce qu’elle n’est pas devient plus clair.

Comme l’a écrit il y a une dizaine d’années Dennis Elwell, un des meilleurs écrivains modernes en astrologie :

Ce n'est pas une psychologie astrologique qui existe aujourd’hui, mais une application de l’astrologie aux autres psychologies. Au lieu de développer une psychologie conforme à sa propre nature, en partant de sa vision particulière de l’homme et du monde qui l'entoure, l'astrologie s’est toujours trouvée emprisonnée dans des structures toutes faites qui lui sont dans une certaine mesure étrangères. On lui a fait porter des vêtements d’emprunt, qui ne lui allaient pas toujours bien.

Je dois être clair et commencer par dire que pour moi, l’astrologie est en elle-même une psychologie.
Elfe est une psychologie par essence ! Carl Gustav Jung l’avait reconnu il y a longtemps, lorsqu’il écrivait que l’astrologie rassemble toute la psychologie du monde antique.

La psychologie ne fait pas de difficulté à tenir l’astrologie pour assurée, car cette discipline représente la somme de toutes les connaissances psychologiques de l’Antiquité. C.G. Jung. Commentaire sur Le Mystère de la Fleur d'Or.

L’astrologie, même dans son état actuel de frag­mentation, est fondamentalement une psychologie, et à mon sens une meilleure psychologie, plus sub­tile et en fait plus scientifique au vrai sens du terme que tous les autres systèmes ou théories psycholo­giques.

C’est un splendide langage qui décrit toutes les fonctions, besoins, énergies, désirs, archétypes et dilemmes de l’être humain, enraciné dans l’expé­rience humaine authentique et dans l’ordre cosmi­que de la vie.

On a ajouté récemment à l'astrologie une touche de psychologie jungienne, et on parle d’analyse transactionnelle ; tous les courants de la « psycho­logie » s’y mélangent. Je ne dis pas que ce soit bien ou mal. Je pense juste qu’il est important de savoir ce que nous faisons, et de coller d’aussi près que possible à l’essence de notre science pour ne pas la perdre.

Malheureusement, par défaut ou par tra­dition, le béhaviorisme a été la première influence de la psychologie sur la plupart du travail et de la littérature astrologiques. Je cite à nouveau l’article qu’écrivit Elwell en 1970 :

Malheureusement, sans que le sujet n'ait jamais été débattu, l’astrologie s’est alignée sur le béhaviorisme qui évalue une personne de l’extérieur, en fonction de ses caractéristiques observables.

Or cette approche de l’astrologie reflète, comme l’a écrit Elwell, le « désir de décrire les gens, plutôt que de les comprendre ».

Il est certainement impor­tant pour la littérature astrologique d’édifier un ensemble de caractéristiques descriptives précises et perspicaces sur les différents types astrologi­ques, et on peut encore l’améliorer considérable­ment.
Mais se contenter de décrire le visible sans le comprendre ne sert pas à grand-chose.

Malheureu­sement, c’est ce que trouvent les gens qui vont chez les astrologues, surtout lorsqu’ils se font faire une « interprétation » astrologique sur ordinateur qui décrit les problèmes sans les comprendre ! Nous avons besoin en astrologie de développer un lan­gage descriptif sensible.

Je commence cet exposé avec les questions théo­riques les plus difficiles. Allez savoir pourquoi, chacune de mes réflexions de ces derniers mois découvre des abîmes d’ignorance.

Plus j’avance dans mon exploration, moins j’en vois la fin. Je me rends compte que nous en savons très peu, et qu’il va nous falloir aller très loin dans le domaine astro­logique.

Il y a probablement vingt-cinq ou trente sujets que nous devrions aborder, chacun nécessi­tant deux ou trois heures de discussions.

En un sens, je ne fais qu’effleurer la surface, mais il y a de nombreuses questions que je n’ai jamais vu sou­lever dans les revues ou dans les conférences. Et je sens qu’il me faut en parler.

Ce qu'est la psychologie astrologique et ce qu’elle n’est pas.

Ce qui va suivre maintenant n'est pas la psycho­logie astrologique qui, je le sens, peut constituer une vraie science, surtout lorsqu’elle aura complè­tement vu le jour. Rien de ce qui suit n’est vraiment une science, ni même une approche cohérente. Et on peut se demander quelle est la valeur de telles contributions pour la compréhension de l’être humain.

Ces différentes approches sont de peu d'utilité pour décrire et apprécier avec sensibilité la nature humaine.

1. « La théorie astrologique pseudo-originale », basée sur l’obsession de « développer ce que per­sonne n’a jamais fait », qui abonde dans les confé­rences et les revues astrologiques.

Alors qu’il n’y a rien de vraiment original en astrologie.

Je me sens toujours mal à l’aise lorsque des gens me donnent de l’importance, parce que presque tout, dans mes livres, vient du passé.

On n’y trouve rien de nouveau. Tout ce que je sais faire, c’est écrire l’anglais et penser méthodiquement. Et évidemment cela semble nouveau et inhabituel dans la littérature astrologique !

2. Un autre type d’astrologie couramment prati­qué veut « extrapoler une astrologie théorique », ce qui finit en énormes « livres de recettes ».

Un grand nombre de livres de cuisine astrologiques ont envahi le marché. Ils prétendent être complets. Il n’y a pas de limites à leur analyse et leurs spécula­tions, et, le pire, c’est qu’ils ont des réponses toutes faites pour chaque problème ou situation humaine.

Nous savons tous que cela n’est pas si facile. Pour chaque petit conflit lié à l’un de vos aspects diffi­ciles, vous n’avez qu’à ouvrir le livre pour trouver les réponses toutes prêtes et tous les conseils sim­plistes que l’on peut imaginer, ainsi qu’un bel exposé vous indiquant comment résoudre vos pro­blèmes.

Ce n’est pas le genre d’astrologie qui peut intéresser les gens intelligents.

3. Ensuite il y a l’astrologie influencée par des croyances spirituelles. Je n’ai rien à objecter à celui ou celle qui intègrent l’astrologie à sa religion, mais sachons alors le reconnaître comme tel, et faisons la différence avec une psychologie astrologique qui se développe en tant que science de la nature humaine.

4. Puis il y a l’astrologie influencée par des croyances philosophiques ou sociales.

5. Il y a aussi « l’astrologie qui vous gratifie de conseils ». Elle est très répandue, évidemment, et suit la ligne de la vieille école des diseurs de bonne aventure : « Vous devriez faire ceci, vous ne devriez pas faire cela. »

Je me souviens d’un de mes amis qui se rendit un jour chez une astrologue très connue de la côte est des États-Unis. Mon ami était Vierge, et fréquentait une femme Vierge, et ils pro­jetaient vaguement de se marier. Au lieu de dialo­guer intelligemment et de demander ce qu’ils res­sentaient et ce qu’ils faisaient de leurs vies, elle se contenta de réagir au fait qu’ils vivaient ensemble depuis si longtemps sans être mariés, jeta un coup d’œil aux thèmes, et se mit à crier hystériquement à mon ami, « Mariez-vous avec elle ! Mariez-vous avec elle ! »

Bien sûr, il n’en fit rien. Un an plus tard, il vivait avec quelqu’un d’autre. Cette astrologie qui donne des conseils est à mon avis très dangereuse.

6. Un autre genre d’astrologie, c’est « celle qui devine quel est votre karma ». Je pense que les gens sont de plus en plus prudents et se gardent de porter des jugements soi-disant karmiques sur les thèmes.

Il me semble qu’on en est plus conscient maintenant qu’il y a dix ou quinze ans.

7. Il y a aussi ceux qui prétendent faire de « l’as­trologie intelligente », qui veulent trouver « une belle petite corrélation pour n’importe quoi »… Même s’il n’y en a pas, ils la trouvent quand même !

8. Ensuite l’astrologie « devinette » qui est fon­damentalement celle qui « prédit l’avenir ».

9. Et « l’astrologie pseudo-scientifique », qui insi­nue implicitement que pour être vrai, tout doit être statistiquement vérifiable. En fait, il est évident que ces statistiques éliminent les vérités individuelles en faveur d’un magma d’individus moyens.

Et bien sûr, ceux qui ont le scientisme pour religion surimpo­sent leurs croyances religieuses et demandent que la réalité s’adapte à leurs convictions, exactement comme ceux du paragraphe 3 avec leurs partis pris métaphysiques.

Aussi, quand je parle de psychologie astrologi­que, il ne peut s’agir de ces approches couramment utilisées. Il faut reconnaître qu’il m’est difficile d’en donner une définition concise, et que je ne peux le faire sans utiliser quelques termes abstraits, termes avec lesquels tout le monde ne se sent pas à l’aise.

Néanmoins, par « psychologie astrologique », j’en­tends l’étude et le langage de l’expérience humaine, qui met en relief et éclaire les niveaux archétypiques de la nature humaine. À dire vrai, je me sens toujours à l’aise avec les termes que j’ai donnés dans mon premier ouvrage, et ils sont la substance que toute vraie psychologie astrologique préten­dant être une science doit inclure :

Les dimensions de l'expérience (les planètes).
Les qualités de l’expérience (les signes).
Les champs d'expérience (les maisons).
La substance énergétique de l’expérience (les éléments).

L’une des raisons pour lesquelles j’insiste sur le fait que l’astrologie est en elle-même une psycho­logie avec son propre langage (qui doivent tous deux pouvoir se développer librement), c’est que l’astrologie émane de l'esprit universel.

Peu importe le mot utilisé, esprit cosmique, esprit archétypique, inconscient collectif, je vous laisse le choix. Je crois que l’astrologie émane de ce niveau de l’esprit si directement qu’il est, à mon sens, très inquiétant et dangereux de l’habiller de théories humaines et de gymnastiques intellectuelles.

Mieux vaut apprendre à lire le langage céleste tel qu’il existe déjà ! Je dirais même plus, lorsque je faisais beaucoup de consul­tations, je me suis rendu compte que les gens pou­vaient aborder le langage astrologique lui-même, l’accepter et le comprendre, à condition qu'on le parle clairement et franchement.

Malgré la diversité et l'étendue de ma formation psychologique (j’ai beaucoup étudié les écoles de pensée jungienne et autres, et je connais leur terminologie), je me suis aperçu que la simple utilisation de la terminologie astrologique pouvait aider l’individu moyen à comprendre les « patterns » profonds de la vie, pour peu qu’ils soient bien expliqués.

Mon expérience m’a appris que c’est ce qui marche le mieux.

C’est sa simplicité qui marche ! Je n’avais pas besoin d’habiller tout ça d’une autre terminologie ou théorie. La simplicité est toujours recommandée. De plus, les constructions de l’esprit humain sont en général peu précises et s'accordent mal à l’expé­rience réelle. Elles font déborder les archétypes astrologiques les uns sur les autres.

C’est ce qu’on peut voir, par exemple, dans l'Encyclopédie d’astro­logie psychologique de Charles Carter.

Il a tenté de dégager quelques théories ou types comportemen­taux à l’aide de l’astrologie et a pu dire : « Bon, ça peut être Uranus en maison III, ou Mercure en Ver­seau, ou beaucoup d’autres facteurs. » Cela devient vite confus.

Une grande part de ce que je dis aujourd'hui peut sembler à première vue terriblement négatif, et j’es­père que beaucoup d'entre vous sont assez plutoniens pour voir la nécessité de débarrasser l’astro­logie de toutes ses scories afin qu’elle puisse renaî­tre réellement.

Dans le domaine astrologique, et, si je peux employer ce terme, dans la profession astrologique, il est à mon avis nécessaire d’effec­tuer cette purge. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille rejeter les traditions de base, mais plutôt s’en servir comme point de départ.

L’astrologie en elle-même, et plus particulièrement la psychologie astrologi­que, existe déjà en tant que science, mais c’est une science qui pourrait progresser et être mieux utilisée. Nous devons d’abord continuer à dévelop­per notre langage interprétatif. Il lui faut plus de clarté et de précision.

Nous allons traiter cette question du langage dans un instant.

Mais vous pourriez encore demander ; « Qu’est-ce que cette nouvelle “psychologie astrologique” ? » Je voudrais de nouveau citer Elwell, car, plus que quiconque, à mon avis, il a trouvé les mots justes pour l'exprimer.

Il se développe depuis des années une psychologie fortement orientée vers l'intérieur, une psychologie de la motivation et de l’effort, dans laquelle le comportement est ramené au rang d'un événement presque fortuit, et pourtant le courant principal de l’astrologie reste obstinément attaché à la pensée béhavioriste. Quelles que soient leurs différences, les psychologues Freud. Jung. Adler et leurs disciples ont tous cherché à identifier une situation intérieure. Chacun a dressé une carte du monde inté­rieur de l'homme. L’astrologie n’a pas encore essayé sérieuse­ment d’esquisser sa propre carte du même territoire, et per­sonne ne semble réellement convaincu qu'un tel exercice soit nécessaire.

Souvenez-vous que cela a été écrit en 1970. Je suis peut-être optimiste, mais je crois sincèrement que depuis lors on a réellement commencé à esquisser ces repères intérieurs en astrologie.

Les publications de l’Association astrologique Britan­nique et de la Fédération des astrologues cana­diens en sont de bons exemples. Cela se voit dans certains articles et dans le courrier des lec­teurs.

Et on a publié quelques livres qui insistent sur le monde intérieur. Il est à mon avis particu­lièrement révélateur qu’en six mois soient parus au moins quatre ouvrages concernant le conseil astrologique. Il n’y en avait jamais eu auparavant un seul consacré à ce sujet. On a tout à coup de quoi faire un programme d’études sur le conseil astrologi­que ! Jusqu’à maintenant, le seul ouvrage qui à ma connaissance traitait ce genre de sujet, était la Prati­que de L’astrologie de Rudhyar. Je suppose qu’on pourrait y voir un exemple de Zeitgeist.

C’est à mon avis encourageant, et j’espère que c’est le signe d’un nouveau palier de sophistication que les praticiens astrologiques vont s’efforcer d’atteindre.

Pour continuer à développer la psychologie astro­logique, j’ai le sentiment qu’il faut porter une atten­tion renouvelée aux principes fondamentaux du conseil, non seulement dans l’intérêt des clients, mais aussi parce que le dialogue authentique est pour un astrologue le meilleur apprentissage.

Vous ne vous contentez pas alors de faire un « exposé », pendant qu’assis là passivement, ils trient et filtrent tout ce fatras mental à travers leurs convictions et leurs préjugés.

Vous découvrez où ils en sont, ce qu’ils sont en train d’expérimenter, et vous apprenez autant qu’eux. Je ne connais pas d’autre moyen pour y arriver. Il me semble que c’est comme cela qu’on apprend réellement l’astrologie personnelle et inté­rieure, et on l’apprend alors à un niveau très profond.

Cela demande beaucoup de temps et de patience, et exclut complètement les interprétations à la va-vite, etc. Mais en appliquant cette astrologie de pre­mière main, beaucoup de choses peuvent évoluer.

D’abord, un meilleur langage astrologique peut se développer. Il vous sera possible de voir à quoi votre client réagit et ce qu’il comprend réellement. Si vous dites : « Mars est en maison IX et en quinconce à Pluton, etc. », et si vous avez un bon rapport avec lui, vous saurez si vous avez réussi à communiquer.

Tan­dis que si vous lancez vos affirmations dans un thème écrit, vous ne saurez pas si vous y êtes arrivé et si votre client n’a pas tout compris de travers. Autre­ment dit, vous serez forcé de développer un langage plus efficace pour communiquer l’astrologie.

Utiliser l’astrologie de première main permet de bien mieux comprendre les gens, la façon dont ils vivent, respirent, expérimentent les différents transits et aspects natals, etc. On ne peut prétendre être « astro­logue » et sous-estimer l’importance d’une telle expé­rience. Il y a aussi autre chose que - d’un point de vue d’écrivain - je trouve abominablement ennuyeux dans la plupart des livres astrologiques.

L’élément humain en est absent ! Combien de fois avez-vous pu lire dans un livre d’astrologie : « Un client m’a dit… » ? Presque jamais, aucune allusion à l’expérience humaine !

On a l’impression que les astrologues se contentent de s’asseoir à leur bureau pour théoriser en solitaire. L’astrologie est une matière terriblement abs­traite.

Mais il faut la ramener sur terre pour que la société l’accepte mieux et l’utilise plus largement. Je ne pense pas vraiment qu’il faille se faire accepter à tout prix.

Mais si nous croyons à la valeur de l’astrolo­gie, il nous faut alors aussi accepter de faire certaines choses pour la rendre plus accessible.

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Source : Stephen Arroyo - Pratique de l'astrologie

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Article lié : La pratique clinique








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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

5, impasse du mai
67000 Strasbourg

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