La pratique de l’astrologie et son efficacité

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La pratique de l’astrologie et son efficacité

Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Astropsychologie · 22 Août 2022
Tags: Lapratiquedel’astrologieetsonefficacité
La pratique de l’astrologie et son efficacité

Je désire maintenant soulever quelques pro­blèmes concernant l’efficacité ou le manque d’effi­cacité de l’astrologie. Je n’ai pas de réponses sim­ples à toutes ces questions.

Il faut reconnaître que certaines sont un défi pour les astrologues, mais il faudra bien qu'ils finissent par les affronter. Les quelques points que je vais aborder concernent tous l’efficacité des conseillers astrologiques.

Il y a quatre cents ans, Paracelse, qui est le personnage clé du développement de la médecine, et qui a étu­dié l’astrologie en profondeur, disait que le médecin doit guérir la maladie comme elle veut être guérie et non comme il veut la guérir lui.

Et il est important à mon avis pour un conseiller qui utilise l’astrologie de ne pas imaginer n’importe quoi. La théorie ne doit pas s’interposer entre vous et votre client.

Contentez-vous d’ouvrir les yeux pour voir ce qui est là ! Si vous faites réellement du conseil astrolo­gique, c'est la personne elle-même qui vous mettra sur la « piste ».

C’est à partir de la personne que vous découvrirez quel est son problème et que vous saurez où aller, en suivant ces pistes. L’astrologie devient alors à mon avis quelque chose de fantasti­que.

Elle peut mettre en lumière toute la situation intérieure de la personne, tandis qu’au contraire si vous regardez d’abord le thème en la négligeant complètement, vous empêchez le problème et l’as­trologie de se révéler naturellement. N’aurait-il pas été plus efficace de laisser la personne se découvrir elle-même d’abord ?

Vous pourriez alors peut-être suivre le conseil de Paracelse, et voir comment l’état de « malaise » du client désire être soigné.

Il faut dire que beaucoup de clients ne veulent pas se découvrir, surtout les ascendants Scorpion ! Ce sont les pires. J’ai connu une astrologue qui a fini par faire le serment de ne plus jamais faire de consultation à un ascendant Scorpion.

Elle trouvait que ça l’épuisait tellement qu’elle était complète­ment à plat pour le reste de la journée. La résis­tance était si difficile à percer, et il y avait tant de réticence à se découvrir.

C’est pourquoi j’ai commencé par dire que je n’avais pas de remèdes faciles pour toutes ces situations et que je parle dans une certaine mesure en fonction d’idéaux.

Ce n’est pas avec tous les clients que l’on peut avoir ce dialogue parfait et cette communication claire, grâce auxquels surgissent ces pistes fabuleuses sur lesquelles vous n’avez plus qu’à décoller avec vos idées géniales !

Conseiller est à mon avis le travail le plus difficile que j’ai jamais fait. C’est un travail vraiment ardu, si vous voulez le faire bien.

On trouve chez les astrologues ce que j’appelle le syndrome du « je sais tout », et mon jugement n’est pas seulement basé sur l’observation extérieure.

Des astrologues sont aussi venus me voir en consultation. Je n’ai jamais pu comprendre pourquoi, parce qu’iné­vitablement ils monopolisaient la parole. Il était évident que, quoi que je dise, si je le reliais à des facteurs astrologiques, ils le reliaient à d’autres.

Nous regardions tous les deux la même chose dans le même thème, mais de manières totalement diffé­rentes. Quoi qu'il en soit, leur but semblait être de me convaincre qu’ils savaient déjà tout.

Ce syndrome du « je sais tout » ne se trouve pas seulement chez les astrologues. La citation qui suit éclaire un peu ce trait particulier. Elle est de Samuel Hahnemann, le père de la médecine homéopathique, un véritable génie dans le domaine des arts de guérison.

La citation de Hahnemann concerne les méde­cins, mais elle s’applique également aux astrolo­gues qui, au sommet de leur art, sont les médecins de la personne intérieure.

Il dit : « Prévenir, soula­ger, et guérir sont les fonctions du médecin, et non parader devant le monde en expliquant l inexplica­ble et en jouant aux maîtres de tout l’inconnaissable dans l'univers. »

Prévenir, soulager et guérir, voilà ce qui est important dans tous les arts de guérison et les professions d’aide, et non pas vouloir briller en prétendant tout connaître. Cette citation conti­nue : « Pouvoir tout expliquer, c'est la fonction de l’imposteur - Guérir, c’est celle du vrai médecin. »

Beaucoup d’astrologues feraient bien de prendre cette observation à cœur.

Bien que j'aie l’air de critiquer certains types d’astrologies ou d'astrologues, ce que fait chacun m'est égal, pour autant que cela soit bénéfique au client. Je ne m'érige pas en juge, car c’est le point de vue du client qui compte.

L’important à mon sens, c'est : Êtes-vous efficace ? Est-ce que la personne montre un type de réaction qui conduit à la guérison ? Tels sont mes critères pour évaluer le travail des astro­logues qui pratiquent une activité de conseil auprès du public.

Pour améliorer l’efficacité de la consultation, vous devez insister sur ce que vous savez et sur ce que vous privilégiez dans vos études, votre prati­que, et votre recherche personnelle.

Si l'astrologue peut clairement définir son domaine de spécialisa­tion, son objectif, il saura alors quand il lui faut envoyer ses clients à d'autres spécialistes.

L’astro­logie se fragmente et se spécialise de plus en plus. Je peux me tromper, mais à part un accroissement de spécialisation, je ne vois aucune autre orienta­tion vers laquelle elle puisse se diriger. Si on veut devenir astrologue-économiste, ou astrologue médical, ou astrologue-psychologue, parfait ! Qu'il en soit ainsi.

Mais disons clairement au public ce que nous savons faire. C’est un domaine d’une exigence incroyable. Comment être bon en tout ? Vous n'au­rez jamais le temps de faire de la recherche dans toutes ces directions !

Un bon médecin accepte de douter et envoie le client à un confrère, et je pense que l’astrologue devrait faire de même. Malheureu­sement jusqu’à maintenant, il n’existe aucun moyen de savoir à qui les envoyer.

Une organisation comme l’Association astrologique, ici en Grande- Bretagne, pourrait y travailler, peut-être en diffu­sant une brochure signalant les membres qui prati­quent, avec leurs spécialités, etc.

Pour juger de l’efficacité de l’astrologie en situa­tion de conseil, le problème essentiel est à mon avis l'interprétation contre la compréhension.

L'interpré­tation ne va pas forcément de pair avec la compré­hension. En fait, trop d’interprétation peut inhiber votre compréhension. Il y a beaucoup à dire main­tenant sur cette question.

J’ai remarqué que nom­bre de clients perturbés se sont enterrés eux-mêmes dans un trou, une sorte de trou psycholo­gique. Ils viennent à vous, et vous voyez qu’ils se sont enterrés eux-mêmes dans ce trou, souvent par un excès d’auto-analyse.

S’ils connaissent l’astrolo­gie, c’est souvent une analyse excessive de leur thème qui les a égarés dans une grande confusion. Mais refusant de voir les éclaircissements et la vue d'ensemble que nous pouvons leur donner, ils nous demandent d’aller dans le trou avec eux, pour jouer avec leurs problèmes à leur niveau.

Il est difficile de trouver quelque chose à dire qui soit valable pour toute situation de ce genre. Dans certains cas, il faut, à mon avis, effectivement descendre dans leur trou, à leur niveau de conflit et de confusion, et s’asseoir pour bavarder avec eux un moment.

Mais, la plupart du temps, il vaut mieux refuser d’y des­cendre, et plutôt les appeler pour les en faire sortir. Mettez-les au défi de trouver un nouvel angle de vue !

La force majeure de l’astrologie, c’est à mon avis sa perspective, et elle ne doit pas se perdre en conjectures de détails. Si vous êtes au-dessus du trou, et s’ils sont dedans, vous avez une perspective incroyable, alors qu’ils ne peuvent rien voir.

C’est particulièrement vrai pendant certains transits de Pluton (ou d’autres planètes extérieures), où même ceux qui connaissent l’astrologie ne sont plus capables de rien voir clairement. Il suffit souvent de les appeler à se placer dans une perspective diffé­rente pour qu’ils commencent à changer leur façon de voir.

C’est ensuite une question de compréhen­sion. Trop d’« interprétation » dans un tel moment ne fera que les enfoncer plus profondément dans un trou intellectuel, un trou terriblement profond, sans doute initialement causé par un excès d’ana­lyse. Nous n’allons pas jusqu’au bout de notre potentiel dans cette profession d’aide, si nous nous contentons avec nos clients d’analyser et d’interpré­ter une multitude de détails.

À vrai dire, je pense que le cosmos nous met de temps en temps des œillères, pour nous forcer à passer par un certain karma.

Je peux maintenant regarder rétrospectivement ma vie, et voir les tran­sits qui se sont produits aux périodes cruciales, mais à l’époque, je ne pouvais pas les voir. Je connaissais l'astrologie, mais je ne pouvais pas les « voir ».

Un jour, je me fis opérer, et Pluton en tran­sit était exactement conjoint à la cuspide de ma septième maison le jour de l’opération. Mais je n’en vis rien. Allez savoir pourquoi, je n’ai pas pu le voir, j’ai continué dans la même voie, et je me suis fait opérer.

Si j’avais su quoi que ce soit de ce transit, la peur m’aurait fait différer l’opération. Tous les astro­logues sont un peu superstitieux, et tout le monde cherche à éviter son destin, et Pluton, comment dire…, a plutôt mauvaise réputation, ce qui aurait pu me rendre quelque peu anxieux.

Toujours est-il que c’est également arrivé à des gens que je connais, des spécialistes de l’astrologie : quand ils sont dans un certain état psychique, ils ne peuvent plus rien voir. Ils ne peuvent même plus utiliser l’as­trologie pour eux-mêmes. Nombre de médiums aussi ne peuvent utiliser leurs dons psychiques pour eux-mêmes.

Je change de sujet, mais je dois dire que les astrologues apprendraient probable­ment beaucoup en étant clients.

Allez chez d’autres astrologues, ne leur dites pas que vous, vous connaissez l’astrologie. Vous allez avoir un choc !

En insistant sur la compréhension plutôt que l’in­terprétation, je veux dire que la plupart du temps, il est du devoir de l’astrologue d’encourager le client à se faire face, plutôt qu’à se fuir. C’est aussi l’ap­proche la plus efficace pour le conseil. Une simple interprétation pousse souvent le client à s’échapper de sa situation et de ses sentiments réels. En d’au­tres termes, il semble souvent qu’un astrologue trop analytique essaye de supprimer une légère souf­france (en la niant ou en la rejetant) pour la rem­placer par du verbiage.

Ce n'est pas vraiment cura­tif, même si dans certains cas cela procure au client un soulagement éphémère.

Ce face-à-face avec soi-même, même s’il est dou­loureux (et c’est souvent le cas), peut conduire à expérimenter le côté positif de Pluton, c’est-à-dire une transformation réelle vers un nouveau niveau de compréhension. Il s’agit d’une croissance réelle de la conscience, et tout ce qui y mène constitue un conseil vraiment efficace.

Après tout, « la vérité libère ». Si nous suivons le côté du client qui veut nier la vérité, nier la souffrance et la vulnérabilité (type négatif de comportement plutonien), nous contribuons à le protéger de la réalité, et nous ren­forçons ses tendances autorépressives qui l'ont déjà conduit à cet état de souffrance. Comme disait Herbert Spencer, à force de protéger les gens de leur folie, on remplit le monde de fous !

Voici un exemple sur le problème « compréhension contre interprétation » : au retour de Saturne, on pense souvent, « Oh, je suis si déçu par ceci ou cela (une personne significative, époux, amant, ami, patron, etc.). » Le client va se sentir déprimé et acca­blé. Mais ce sentiment donne des indications sur ses attentes !

Ce qu’il a dit ne se rapporte pas forcément à la nature réelle des autres personnes. Si Mary dit, « Oh, John me déçoit tellement. Pendant des années j’ai pensé que c’était un homme formidable, et main­tenant cette relation tourne au désastre, et je ne peux plus le supporter. Il s’est servi de moi pendant des années ! »

Bon, John n’est peut-être pas parfait, mais Mary montre aussi ses espoirs, et elle doit prendre conscience de ses propres attentes pendant le retour de Saturne. C’est ce que je veux dire en mettant l’ac­cent sur la compréhension dans une astrologie de l’intérieur, plutôt que l’astrologue qui se contente de dire, « eh bien, voyons, vous vivez actuellement votre retour de Saturne, Mary. Tout va mal avec John ?

Eh bien, ne vous en faites pas, ça va passer. » Avec un retour de Saturne, les espoirs du passé, qui vous occupent tant, volent maintenant en éclats à la lumière de la réalité et de l’expérience. Alors, que révèlent les déclarations et les problèmes de la per­sonne sur ses espoirs, ses priorités, ses idéaux ? Pouvez-vous aider votre client à clarifier ses attitudes et ses valeurs ? Tout ceci est aussi important qu’une liste d’événements.

Un autre facteur conditionne l’efficacité de l’as­trologue : c’est la nécessité de ne jamais perdre de vue l'objectif de la consultation. Sinon il est très facile de se perdre dans un dédale d’informations.

L’astrologie possède une séduction qui vous attire dans ce piège, et c’est une expérience qu’ont faite beaucoup de gens lorsqu’ils ont rencontré l’astro­logie. Ils ont été complètement fascinés, au point de presque s’y perdre.

Lorsque vous êtes avec un client, il est important de rester centré sur le but de la consultation pour trouver votre route parmi les innombrables combinaisons de symboles que comporte chaque thème. Sinon le thème va se met­tre à doucement danser devant vos yeux, vous allez suivre le moindre mouvement de chaque symbole, et en un rien de temps, l’entrevue sera déjà termi­née. Et à quoi tout cela aura-t-il servi ?

Pour citer Rudhyar :

Il est extrêmement dangereux d'imposer prématurément à autrui une connaissance sans se préoccuper de la façon dont il la reçoit. Beaucoup d’astrologues considèrent l’astrologie comme un système précis de "connaissance" qui se base sur une multitude d’observations qu'ont rassemblées des généra­tions d’astrologues-savants théoriquement consciencieux, ils sont convaincus que ce système est « vrai » et qu’il assure une parfaite prédiction des événements. Et beaucoup d'astrologues sont persuadés qu'"un homme averti en vaut deux", et ils ne tiennent pas compte de la personne, de ses sentiments, et de son point de vue face à l'événement futur annoncé, et ne se soucient pas de la manière dont est faite la prédiction.

L’astrologie possède un pouvoir propre. Nous ne devons pas essayer de faire se produire les choses, quelle qu’en soit la tentation, surtout dans le domaine du conseil.

Elle possède son propre pou­voir. Le thème est une « grille de lecture » qui connecte l’individu à la totalité de la création. Cha­cun peut discerner un ordre cosmique dans le chaos apparent de son expérience.

C’est ce que nous apporte l’astrologie, ce sens d’ordre, ce pouvoir qu’elle a de faire comprendre aux gens que tout va bien, de leur redonner confiance en eux et tranquillité d’esprit, et, s’il s’agit d’un bon conseiller efficace, de les aider à s’accepter eux-mêmes. L’as­trologie ne doit pas servir à encourager la confu­sion, la fragmentation, la tension mentale, et l’anxiété face à l’avenir.

Je devrais sans doute vous dire, bien que cela puisse sembler très « pontifiant », que lorsque je donnais des consultations, environ 30 à 40 % de mes clients venaient me voir après une visite à un autre astrologue.

J’étais fou furieux de voir et d’entendre ce qui était fait au nom de l’astrologie. Il me fallait souvent passer énormément de temps à essayer de réparer les dégâts, à les rassurer « Non, ceci ne va pas forcément se produire », etc. C’est épuisant, mais il faut le faire.

Beaucoup de mes clients vivaient leur anxiété face à l’avenir pra­tiquement comme une infirmité. Et très souvent ce sont les astrologues qui ont planté le germe de cette anxiété. C’est, à mon avis, quelque chose d’extrêmement grave. Aussi j’espère que vous me pardonnerez si je semble critiquer exagérément les astrologues.

Mais pour moi, il ne fait absolument aucun doute qu’un grand nombre de praticiens dila­tent inconsidérément leur ego et font passer leur besoin de jouer « celui qui sait tout » avant l’intérêt de leurs clients. Une telle prétention nuit à la répu­tation de tous les praticiens et de l’astrologie elle-même.

Ce dont je vais vous parler maintenant constitue, à mon avis, un réel défi pour les conseillers astrolo­giques, et je n’y vois pas de réponse facile. Le pro­blème essentiel, source d’échec et de déception, découle du fait que vous devez tenir compte du niveau de connaissance de soi du client.

« Celui qui acquiert la connaissance » a au moins autant d'im­portance que la « connaissance » elle-même, comme l’a montré Rudhyar dans la citation précédente.

Vous devez passer par leur niveau de connaissance de soi. Le thème peut révéler le jeu des énergies qui anime une personne, mais il ne montre pas son niveau de conscience. De plus, la plupart des êtres humains ont tendance à s’illusionner sur eux-mêmes, et l’astrologue doit transpercer couche sur couche d’illusions, couche sur couche d’ignorance ou de fausse connaissance de soi que la personne défend avec conviction.

Si vous n’arrivez pas à éta­blir une réelle communication avec le client, en par­tant de son niveau de connaissance de soi (et c’est quelque chose qui réclame souvent beaucoup d’ef­forts et de patience), votre « conseil » sera proba­blement inefficace. Je vais vous donner un exemple pratique pour que ce soit plus concret.

Quelqu’un qui est très marqué par le Scorpion va avoir tendance à éprouver de la jalousie. Mais si la Lune est en Bélier, en Sagittaire ou en Verseau, les signes du « Je ne suis jamais jaloux », il peut ne pas s’en rendre compte et se croire personnelle­ment au-dessus de ce genre de mesquineries.

Si maintenant vous devez le conseiller, et qu'il ait sa Lune dans un tel signe positif (et la Lune a beau­coup à voir avec l’image de soi et la façon dont on se ressent), vous aurez immédiatement un pro­blème si cette personne ne se connaît pas très bien. Je ne veux pas dire qu’il y ait une seule façon d’aborder ce genre de chose, ou une solu­tion géniale à ce problème, mais vous le rencon­trerez couramment.

Le client se connaît quelquefois si mal qu’on a l’impression de parler à une pierre. Dans ce genre de situation, vous demandez au client de vous faire confiance, s’il veut se découvrir.

En fait, vous lui demandez de vous faire confiance, à vous et à l’as­trologie, plus qu’à ses propres émotions et image de soi. Vous touchez à ses « patterns » psychologi­ques intérieurs qu’il ne veut pas abandonner. Vous lui demandez d’avoir davantage confiance en vous et en l’astrologie qu’en ses propres sentiments, et si ce que vous dites contredit ses convictions ou l’image de soi qu'il a mis toute sa vie à construire, c’est une expérience terrifiante. Vous lui demandez de s’ouvrir et de se regarder. S’il doit vous faire confiance, vous devez en être digne. Il faut que vous lui sembliez digne de confiance.

Cette nécessité d’établir la confiance pourrait être aussi une raison supplémentaire de proposer plu­sieurs rendez-vous à un nouveau client. Je ne sais comment vous pratiquez ici, mais aux États-Unis, la plupart des astrologues donnent un seul rendez-vous. Ils ne reverront jamais la plupart de leurs clients.

Si vous demandez à vos clients une telle confiance, c'est une excellente raison pour leur proposer (si possible) deux rendez-vous dès le départ, peut-être même trois, pour qu’ils s’habituent à vous, et vous à eux. Ce genre d’approche pré­sente de nombreux avantages. Évidemment vous leur demandez alors de s’engager à l’avance, ce qui peut être bien. Je veux dire que vous ferez payer davan­tage, ce qui va en faire fuir certains. Cela peut quelquefois avoir des désavantages.

Comme vous le savez, c’est souvent après le départ de la personne, lorsqu’elle a quitté votre bureau à la fin de l’entrevue, que vous vous mettez à voir toutes sortes de choses que vous n’aviez pas vues en sa présence. Sans que je sache vraiment pourquoi, tant que je suis face à quelqu’un, je ne peux penser qu’à l’intérieur de certains paramètres. Je ne peux réagir qu’à certaines choses et ne vois même pas clairement les autres.

Lorsque j’avais un seul rendez-vous, j’observais le rituel de quitter la pièce à la fin de la première heure, pour marcher dehors quelques minutes. C’est souvent là que j’ai eu ce genre de révélations. Mon esprit se sentait d’un coup à nouveau libre. J’ai un Neptune très fort et une maison VII chargée, et je m’imprègne complètement de l’autre personne si elle est pré­sente.

Ses attentes peuvent même limiter ce que je peux voir, et ce qu’elle ne veut pas que je voie. Il m’est souvent arrivé, en marchant pendant la pause, de prendre brutalement conscience d’un point cru­cial, qui était généralement exact. Je veux dire par là qu’il vous faut aussi travailler avec votre propre psyché, ses limites, et sa manière de fonctionner. Je n’ai pas la prétention de savoir comment les autres fonctionnent.

La pratique de l’astrologie est un art complètement individuel.

Pour favoriser notre compréhension, l’astrologie donne des clés fabuleuses, nous le savons. Elles sont étonnantes, et c’est à ma connaissance le seul système qui vous permet d’entrer à l’intérieur d’une autre personne si profondément que c'en est quel­quefois presque effrayant.

Le niveau et la profon­deur de cette compréhension procèdent de la cohé­rence cosmique. Le thème est une grille de lecture qui montre comment chacun s’intègre dans l’ordre cosmique global. Si vous parvenez à communiquer cette compréhension, l’efficacité de votre conseil ne fera aucun doute.

Et pour ce faire, ne cherchez pas de réponse simpliste et de solution facile à tous les problèmes personnels, car, même si vous n’appor­tez pas de réponse, une description claire et vivante de la situation actuelle sera beaucoup plus éclai­rante que tout ce qui est fait en soi pour soigner et guérir.

Si vous y parvenez, vous aurez fait une grande partie du chemin menant à l’efficacité du conseil astrologique, qui consiste à savoir commu­niquer ce pouvoir de pénétration de l’astrologie. Cela passe par la compréhension, et pas seulement par l’interprétation. Comme le dit la Bible :

Voici le commencement de la sagesse : acquiers la sagesse
Et avec tout ce que tu posséderas acquière l'intelligence.

Proverbes Iv, 7

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Source : Stephen arroyo - Pratique de l'astrologie

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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

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