Délires chroniques non dissociatifs - Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000

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Délires chroniques non dissociatifs

I ♦ Définition

Ces troubles psychotiques chroniques ne s'accompagnent pas de syndrome dissociatif ni de syndrome déficitaire, contrairement à la schizophrénie. Ils comprennent :

- les délires paranoïaques systématisés (la paranoïa) ;

- les psychoses hallucinatoires chroniques ;

- les paraphrénies (délires chroniques d'imagination).

II ♦ Le délire paranoïaque

Le délire paranoïaque se développe souvent sur une personnalité paranoïaque marquée par :

- l'orgueil (hypertrophie du Moi) ;
- la fausseté du jugement ;
- la psychorigidité ;
- la méfiance envers autrui.

L'émergence du délire peut être :

- lente, secondaire à des ruminations et des soupçons anciens ;
- ou au contraire brutale suite à un événement interprété par le patient.

On distingue deux types principaux de délires paranoïaques.

♦ Les délires passionnels

• L'érotomanie : c'est illusion délirante d'être aimé. L'érotomanie se déroule en trois phases classiques, qui peuvent se dérouler sur une longue période (plusieurs années) :

1. La phase d'espoir. Le patient est convaincu de l'amour de l'autre, et tous les signes sont interprétés en ce sens, y compris les dérobades et les manifestations de distance.

2. La phase de dépit. La conviction de l'amour de l'autre est toujours présente, mais l'espoir fait place à l'amertume, au ressentiment.

3. Phase de rancune. C'est la colère et l'agressivité qui dominent, et le risque de passage à l'acte envers l'être aimé est important.

• Le délire de jalousie : c'est la conviction d'abord imaginative puis interprétative d'infidélité du conjoint. La suspicion d'infidélité devient certitude totale suite à des faits insignifiants et ordinaires, puis est confortée par l'interprétation de tous les faits et gestes du conjoint. Celui-ci doit alors subir des interrogatoires répétés. Le risque d'agressivité envers celui-ci est significatif (crime passionnel).

• Les délires de revendication : à partir d'une conviction de préjudice subi, le patient n'aura de cesse que de « faire triompher la vérité » et « réparer le préjudice ». On peut distinguer parmi eux :

- les quérulents processifs : convaincu qu'ils ont été lésés, ils multiplient les procès et autres procédures judiciaires pour obtenir réparation, allant jusqu'à douter de l'intégrité des juges et des témoins ;

- les idéalistes passionnés : ils revendiquent une idéologie qu'ils veulent transmettre à tout prix ;

- les inventeurs méconnus : convaincus d'avoir fait une découverte révolutionnaire, ils cherchent à la protéger (dépôt de brevet) et n'acceptent pas de ne pas être reconnus.

• Le délire de revendication hypochondriaque : suite à une intervention chirurgicale ou médicale, le patient se dit insatisfait et poursuit le professionnel qu'il estime responsable de son préjudice.

♦ Les délires d'interprétation

Ils sont de mécanisme essentiellement interprétatif, à partir d'une perception correcte. Le thème du délire est très majoritairement le préjudice et la persécution. Le patient vit alors comme au centre d'un vaste complot à son encontre, et de nombreux faits ordinaires sont interprétés par lui comme des éléments de persécution qui sont des preuves du complot (par exemple, tous les hommes croisés qui portent des lunettes de soleil sont vus comme des agents secrets l'espionnant). La conviction du patient est tellement forte et le délire organisé, que son entourage familial ou amical peut dans un premier temps participer à son délire en y croyant.

III ♦ La psychose hallucinatoire chronique

C'est un délire qui touche des patients souvent isolés socialement, de personnalité sensitive, avec une légère prédominance pour les femmes autour de 40/50 ans. Ses caractéristiques sont les suivantes :

• début souvent brutal ;

• délire essentiellement hallucinatoire sensoriel :

- auditif : audition de bruit qui n'existe pas, de voix connues ou non qui disent des paroles injurieuses ou menaçantes ;
- olfactives : odeurs le plus souvent désagréables ;
- cénesthésiques : sensations corporelles particulières (fourmillements, courants électriques dans le corps…) ;

• automatisme mental important : commentaire des actes, devinement de pensée (pense que tout le monde est au courant), parfois syndrome d'influence (les voix lui commandent ses actions et ses idées).

IV ♦ La paraphrénie

C'est un délire assez rare, qui débute souvent avant l'âge de 40 ans, souvent très riche sur le plan imaginatif. Il a les caractéristiques suivantes :

- mécanisme délirant essentiellement imaginatif ;

- richesse de la production délirante imaginative : créations de « faux souvenirs », d'une histoire fantastique dont le patient est le « héros » ;

- thématique souvent de grandeur, de filiation extraordinaire, d'héritage princier… ;

- souvent compatible avec une bonne insertion sociale et une bonne adaptation au réel ;

- délire très organisé, ne touchant pas les autres sphères de la vie du patient.

V ♦ Traitements

• Le délire paranoïaque nécessite une prise en charge qui est difficile en raison de la réticente quasiment constante des patients. Un traitement antipsychotique est nécessaire, parfois sous forme retard pour garantir une meilleure observance. Toutefois, l'efficacité des traitements psychotropes dans ce type de délire très rigide est assez décevante.

• La paraphrénie est elle aussi peu accessible à un traitement antipsychotique, qui ne réduit que très partiellement la production délirante imaginative. Toutefois, l'insertion sociale est souvent relativement préservée chez ces patients.

• La psychose hallucinatoire chronique est quant à elle d'évolution souvent favorable sous traitement antipsychotique, avec une extinction satisfaisante des hallucinations.





Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

5, impasse du mai
67000 Strasbourg

Mobile : 06 29 54 50 29

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