II ♦ Personnalité paranoïaque
• Méfiance excessive envers les autres, dont les intentions sont interprétées comme malveillantes.
• Réticence à se confier à autrui de peur que cela se retourne contre le patient.
• Doutes injustifiés sur la fidélité et/ou la loyauté des autres.
• Interprétation d'événements ou de paroles anodines comme des menaces ou des humiliations, perçoit des attaques contre sa personne, et réagit par la colère, l'agressivité et/ou la contre-attaque : tendance procédurière fréquente.
• Absence d'autocritique, intolérance et autoritarisme.
• Une forme particulière est la personnalité sensitive : l'agressivité est remplacée par l'émotivité, les scrupules, les doutes, une grande susceptibilité et sensibilité à l'opinion des autres.
III ♦ Personnalité schizoïde
• Patient détaché des relations sociales, isolé, froideur affective.
• Apprécie peu les échanges avec les autres y compris affectifs.
• A essentiellement des activités solitaires.
• Peu d'intérêt pour les activités en général, y compris les rapports sexuels.
• Entourage amical très pauvre, indifférence à la critique ou la flatterie.
IV ♦ Personnalité schizotypique
• Froideur affective, pauvreté des affects.
• Pauvreté de l'entourage affectif et amical.
• Angoisse importante en situation sociale.
• Croyances bizarres, ésotériques, pensées magiques (superstition, croyance en la télépathie).
• Peut avoir des perceptions étranges (illusions corporelles).
• Méfiance diffuse, idées de persécution.
• Contact bizarre, comportement excentrique.
V ♦ Personnalité histrionique
• Plus fréquente chez la femme, anciennement appelée « hystérie ».
• Elle se caractérise par une théâtralité excessive, une tendance à la séduction, attirer l'attention sur soi, le besoin d'être valorisé en permanence et être pris en charge.
• Égocentrisme, avidité affective superficielle. Grande intolérance à la frustration (cris, pleurs, « crises de nerfs ») et agressivité latente.
• On observe souvent des symptômes somatiques (voir Mémo 55) associés (qui ne sont pas de la simulation), et des épisodes dépressifs et anxieux en réaction aux frustrations et abandons ressentis par les patients.
VI ♦ Personnalité obsessionnelle compulsive
Fonctionnement dominé par des préoccupations constantes et envahissantes pour l'ordre, la rigueur, l'organisation, le perfectionnisme et le contrôle. Difficulté à achever divers projets en raison d'exigences personnelles trop élevées.
Investissement important dans le travail et les contraintes au détriment des loisirs et de la vie sociale.
• Morale très rigide, scrupuleuse. Affectivité assez pauvre, égocentrique et contenue. Sujet à l'entêtement, voire à l'autoritarisme.
• Grande difficulté à déléguer des tâches, à admettre que les autres puissent fonctionner selon d'autres modalités que lui.
• Le développement d'un trouble obsessionnel compulsif est possible mais rare.
VII ♦ Personnalité narcissique
Fonctionnement dominé par une surestimation globale par le patient de ses qualités et de sa valeur. Grande sensibilité aux critiques et au désaccord des autres, qu'il tolère mal (humiliation, colère, honte).
• Projets d'avenirs riches en projection de réussite exceptionnelle et brillante.
• Peu d'investissement affectif désintéressé, peu d'empathie : recherche la relation qui pourra lui renvoyer une image admirative, de sa grande valeur personnelle.
VIII ♦ Personnalité borderline (ou état-limite)
• Fonctionnement dominé par une instabilité de l'image de soi, des relations avec les autres et par une forte impulsivité.
• Angoisse diffuse, quasi permanente, surtout centrée sur la séparation et la perte. Sentiment chronique de vide.
• Efforts effrénés pour éviter toute perte ou abandon réel ou supposé. Instabilité des relations affectives, qui sont vécues très intensément : alternance entre une idéalisation excessive puis une dévalorisation de l'autre.
• Impulsivité importante et non contrôlée dans les domaines suivants : sexualité, comportement alimentaire (surtout boulimie), dépenses excessives, consommations de drogues.
• Instabilité de l'humeur : épisodes dépressifs fréquents et intenses, en relation avec le sentiment de vide et d'abandon.
• Tentatives de suicides et automutilations multiples, suite à l'impulsivité et à l'angoisse.
IX ♦ Personnalité antisociale (ou psychopathique)
• Beaucoup plus fréquente chez l'homme elle concernerait 3 % de la population.
• Fonctionnement dominé par l'agressivité, le besoin de satisfactions immédiates et l'intolérance aux frustrations.
• Conflit avec l'autorité qui n'est pas supportée (supérieurs hiérarchiques, règlements, justice…).
• Fréquentation de groupes marginaux ou délinquants, toxicomanie, fugues.
• Égocentrisme et instabilité affective, fuite devant les conflits et les responsabilités.
• Absence de remords, de culpabilité, de considération pour l'intégrité des autres.
