Nosographie psychiatrique

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Nosographie psychiatrique

Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Psychiatrie · 24 Juillet 2022
Tags: Nosographiepsychiatrique
Nosographie psychiatrique

Définitions

La séméiologie est la science du recueil des signes et symptômes d’une maladie. Elle implique de connaître un vocabulaire spécifique.

La nosologie est la science de la classification des maladies sur laquelle repose la nosographie.

Les principaux système nosographique psychiatrique existants

Bien que d’autres classifications existent, deux systèmes nosographiques psychiatriques sont tradition­nellement utilisés au niveau international :

la CIM-11 (classification internationale des maladies, 11e édition), rédigée par l’OMS (organisation mondiale de la santé) qui classe toutes les maladies, dont les troubles psychiatriques ;

le DSM-5 (5e révision du Diagnostic and Statistical Manual), rédigé par l’APA (association américaine de psychiatrie) qui classe uniquement les troubles psychiatriques.

La CIM-11 est le système nosographique de référence utilisé dans les hôpitaux pour la cotation des actes.

Le DSM-5 (et son prédécesseur le DSM-IV-TR) est le système nosographique de référence en recherche psychiatrique. De grandes similitudes existent entre ces deux systèmes nosographiques. Les subtilités et différences de ces systèmes concernent uniquement le spécialiste.

Les critères précis des systèmes classificatoires ne doivent pas être appris sans avoir compris leur perti­nence séméiologique, en particulier à quels termes séméiologiques précis et à quel ensemble syndromique ils renvoient.

À ce titre, ces deux ouvrages, CIM-11 et DSM-5, ne peuvent pas être considérés à proprement parler comme des manuels de psychiatrie.

Il s’agit cependant de comprendre que certaines constellations spécifiques de signes et symptômes permettent dans certaines circonstances (critères définis précédemment) de poser rigoureusement des diagnostics de troubles mentaux.

Les principales catégories nosographiques

Les grandes catégories chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte sont :

les troubles du neurodéveloppement, caractérisés par un ensemble de troubles qui débutent durant la période du développement psychomoteur, qui regroupent entre autres :

- troubles du développement intellectuel (ou handicap intellectuel)  ;
- troubles des acquisitions (langage et parole, coordinations motrices)  ;
- troubles des apprentissages (langage écrit, calcul, graphisme)  ;
- trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)  ;
- troubles du spectre de l’autisme (TSA) ;
- tics ;

les troubles psychotiques, caractérisés schématiquement par une altération du contact à la réalité ;

les troubles de l’humeur, caractérisés par « une perturbation des affects et de leurs régulations » accompagnée de modifications cognitives et physiologiques reliées ;

les troubles anxieux, caractérisés par « une anxiété excessive et des perturbations comportementales qui leur sont apparentés ». Les troubles anxieux se distinguent les uns des autres par le type d’objets ou de situations qui induisent l’anxiété ou le comportement d’évitement, et le raisonnement cognitif associé ;

le trouble obsessionnel compulsif caractérisé par des idées obsessionnelles et des comportements de compulsions ;

les troubles à symptomatologie somatique caractérisés par la prééminence de symptômes somatiques (physiques) associée à une détresse ou un handicap significatif qui ne peuvent s’expliquer complètement par une pathologie non psychiatrique ;

les troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress correspondants à la survenue de symp­tômes caractéristiques, psychiques, cognitifs, comportementaux et neurovégétatifs à la suite d’une expo­sition à un événement traumatique ;

l'addiction à une substance psychoactive (appelée aussi « usage avec dépendance », faisant partie des « troubles liés à l’usage d’une substance » comprenant aussi « l’usage nocif ») et l’addiction compor­tementale caractérisées par « un processus par lequel un comportement, pouvant permettre à la fois une production de plaisir et d’écarter ou d’atténuer une sensation de malaise interne, est employé d’une façon caractérisée par l’impossibilité répétée de contrôler ce comportement et sa poursuite en dépit de la connais­sance de ses conséquences négatives ».

Il s’agit de pathologies liées à la perte de contrôle de l’usage d’un objet de gratification (qui donne du plaisir, comme une substance psychoactive ou un comportement).

La spécification

Quatre étapes de délimitation sont à suivre pour aboutir à un diagnostic de trouble mental spécifique et complet.

La première délimitation consiste à identifier dans quelle grande catégorie nosographique présentée précédemment (troubles du neurodéveloppement, troubles psychotiques, troubles de l’humeur, troubles anxieux, troubles somatoformes, troubles dissociatifs et addictions) la séméiologie recueillie pourrait se situer.

La deuxième délimitation consiste à identifier le type de trouble psychiatrique dans le cadre de la grande catégorie. Par exemple, un recueil séméiologique peut faire évoquer la catégorie « trouble psychotique ». Suite à cette première étape, il s’agit de réaliser une deuxième délimitation pour définir un trouble mental spécifique, par exemple « trouble schizophrénique » ou « trouble délirant chronique ».

La troisième délimitation consiste parfois à caractériser ou spécifier le trouble psychiatrique défini. Par exemple, un trouble schizophrénique peut être « de type paranoïde ». Il s’agit en quelque sorte de définir des formes cliniques.

Les comorbidités

Enfin la quatrième délimitation, est en réalité une ouverture. Le diagnostic d’un trouble mental (p. ex. : la schizophrénie) ne doit pas faire oublier d’évaluer la comorbidité :

psychiatrique (p. ex. : un trouble anxieux associé à un trouble schizophrénique) ;
addictive (p. ex.  : une dépendance au tabac associé) ;
médicale non psychiatrique (p. ex. : un diabète sucré de type 2 associé).

En psychiatrie le diagnostic multiple est la règle plus que l’exception. Le diagnostic principal est celui qui est à l’origine de la consultation ou de l’admission à l’hôpital.

Motifs de recours

Motifs de recours à un psychiatre

Le recours à un psychiatre (de l’adulte ou de l’enfant et de l’adolescent) est à envisager en cas de trouble sévère, de comorbidité (psychiatrique ou non psychiatrique), de résistance au traitement, ou de situation à risque spécifique (p. ex. : grossesse, post-partum).

Motifs d’hospitalisation

Une hospitalisation doit être envisagée en cas de situations d’urgence : crise suicidaire, dissociation aiguë, agitation aiguë, idées délirantes aiguës, catatonie.

Une évaluation en service d’urgence afin d’éliminer tout diagnostic différentiel non psychiatrique est parfois nécessaire avant une hospitalisation en psychiatrie.

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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

5, impasse du mai
67000 Strasbourg

Mobile : 06 29 54 50 29

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