Les grandes crises psychiques
Publié par Pascal Patry dans Psychopathologie · Samedi 27 Août 2022
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Les grandes crises psychiquesEn 1486 l’humaniste italien Pic de la Mirandole écrit dans « De la dignité de l’homme » :Dieu s’adresse à l’Homme :« Ô Adam, nous ne t'avons conféré ni lieu d'habitation, ni visage, ni dons particuliers, afin que tu puisses choisir et posséder, d'après ton propre vouloir et ta propre idée, l'habitation, le visage et les dons que tu souhaites.Les lois que nous avons prescrites déterminent la nature des autres êtres et la maintiennent dans ses limites.Aucune limite infranchissable ne te contraint, il t'appartient de décider de ta propre nature à partir de la volonté libre au sein de laquelle j'ai déposé ton destin. Je t'ai placé au centre du monde afin que de là tu puisses aisément contempler tout ce qui existe dans ce monde.Nous ne t'avons créé ni comme un être céleste ni comme un être terrestre, ni comme un mortel ni comme un immortel, afin que, poète et sculpteur parfaitement libre de te gouverner à ta guise, tu choisisses pour toi-même la forme dans laquelle tu souhaites vivre. Tu es libre de perdre ta nature dans le royaume inférieur de l'animal, libre aussi de t'élever dans le monde supérieur divin par la décision de ton propre esprit. »Lorsqu’un homme est en proie à des troubles psychologiques, c’est qu’il est en train de se battre pour son autocréation. L’homme est une corde tendue au-dessus de l’abîme disait Friedrich Nietzsche. Entre le monde physique et le monde métaphysique, sa psyché se trouve dans un état de tension parfois insupportable.Cet état de tension est souvent le prix à payer pour se hisser vers soi-même. Cet état de tension résulte du fait que l’homme se donne un but et qu’à partir de la connaissance et de la volonté, il se donne la possibilité de sa liberté.Évoluer, c’est souvent se désaliéner d’une situation devenue obsolète. Le fait de passer d’un état de conscience moins développé vers un état de conscience plus développé, c’est ce que nous appelons communément « folie ».Et cette « folie » dans laquelle l’homme se débat et dont il est à l’origine, dans son processus de croissance et d’autocréation, est magnifiquement exprimée dans les premières phrases « du chant du Verbe, les clés du sacré » de Carlo Suarez :« Je suis la lutte des opposés. L'essence des choses, qui est contradiction.Enfermé dans sa coquille, l'œuf germe, se dévore, se détruit et naît poussin. Je suis ce combat.Je suis la substance dévorée, la résistance de la coque, et le germe intérieur qui la détruit pour l'accomplir, et la force de ce germe.Le grain dans la bonne terre meurt, puis se détruit pour que naisse l'épi. Je suis cette destruction vitale, et la levée des moissons.J'abrite ce qui par mon développement m'assassine. Je suis engendré par mon meurtrier, en lui-même.Je n'ai de victoire qu'en mes défaites, de naissance qu'en mes morts. Mes naissances sont des résurrections, dans mes assassins ». …/…Ce combat et cette lutte avec soi-même nous les retrouvons dans toutes les grandes pathologies : le combat de la personne anorexique, de la personne boulimique, de la personne consommatrice de drogues, etc.---Pascal PatryPraticien en psychothérapiePsychanalyste---
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