La relation à l’autre
La relation à l’autre« Ce ne sont pas les paroles et les doctrines qui enseignent, autrement, oh ! combien l'humanité serait depuis longtemps savante ! Mais c’est un ton, un sourire, une lumière, qui se dégagent parfois, rarement, fugitivement, de quelques doctrines ou mieux de certaines paroles singulières. »Charles BaudouinLa personne, nous disait Baudouin, n’est pas simplement définie par ses instances intérieures, mais par une dynamique relationnelle complexe où s’originent les perturbations psychiques. [1]La relation au thérapeute est donc primordiale, car celui-ci n’est plus un agent extérieur au changement mais un élément du système relationnel “malade-environnement”, impliqué au niveau personnel tout entier.Éliane Amado Levy Valensi écrit dans son livre “Les Voies et les Pièges de la Psychanalyse” :« Je ne sais rien de plus instructif que ce dialogue que Jung eut un jour avec l’une de ses élèves. Celle-ci déplorait devant lui ses lacunes théoriques. Il lui dit : « Vous ne guérissez pas avec ce que vous savez, mais avec ce que vous êtes ».D’un savant tel que Jung, le propos ne pouvait manquer de surprendre.Et immédiatement l’objection jaillit : « Mais vous, Carl Gustav Jung, ne guérissez-vous pas avec ce que vous savez ? »La réponse fut brève et décisive : « Non, je guéris avec ce que je suis ».Les méthodes n’y ont pas leur place.Il s’agit du contact de deux personnalités et le terme allemand qu’il emploie (Auselnandersetzung) évoque le corps à corps, c’est-à-dire en l’occurrence le cœur à cœur.Voici ce qu’il écrit à ce sujet dans “Psychologie et Alchimie” : « Tôt ou tard, le travail analytique devient inévitablement une confrontation humaine entre moi et toi ; toi et moi, au-delà de tous les faux-fuyants humains… ».Le vrai médecin, ajoute-t-il, ne demeure nulle part à côté, il est partout dedans. » [2]---Source : Ballade pour un jeune thérapeute - Paul Montangérand - Ancien Président de la société de psychanalyse et de psychothérapie de Genève.---Notes[1] - Charles BAUDOUIN. « Christophe le Passeur » p. 174. Éditions La Colombe 1964[2] - E.A. LEVYVALENSI. « Les Voies et les Pièges de la Psychanalyse » p. 63-64. Éditions Universitaires 1971
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