Les personnalités narcissiques

Bonjour
Title
Aller au contenu

Les personnalités narcissiques

Pascal Patry astrologue et thérapeute à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Psychopathologie · 9 Mars 2024
Tags: narcissique
Les personnalités narcissiques

La personnalité narcissique est caractérisée par un sentiment de supériorité par rapport aux autres, un besoin d'être admiré et un manque d'empathie.

Prévalence

Ce type de personnalité représente moins de 1 % de la population générale et de 2 à 16 % de la population psychiatrique. Le sexe-ratio est de 50 à 75 % chez les hommes.

Étiopathogénie

L'étiopathogénie par défaut de maternage est semblable à celle des borderline avec cependant certaines caractéristiques. Les fantasmes de Soi grandiose sont suscités par la prédominance de figures maternelles froides, narcissiques ou hyperprotectrices.

L'intrusion très précoce de l'enfant dans le monde de la mère narcissique éveille le développement de ce Soi grandiose.

Le narcissique n'est pas regardé pour lui-même. Le parent ne lui a pas porté intérêt. Il a dû se créer lui-même, s'auto-inventer un environnement porteur basé sur sa propre personne, ne pouvant s'appuyer sur L'Autre. Au départ, il s'est ajusté à une situation anxiogène en créant ce Soi grandiose pour se protéger.

Par la suite, il dévalorise les autres pour ne pas se sentir en danger et leur réclame sans cesse à être revalorisé, regardé, admiré, alimenté. Otto Kernberg parle d'un « concept de soi ressemblant à un loup affamé, prêt à tuer pour survivre ».

Pour Guelfi, les personnalités narcissiques sont caractérisées par la pauvreté des symptômes et la présence de deux facettes contradictoires : un besoin constant de se mettre en avant et une profonde vulnérabilité avec un déficit de l'estime de soi. Ce besoin d'être un objet d'admiration les fait mépriser ceux qui les admirent et dont il souhaite s'entourer.

En général, les narcissiques sont bien adaptés socialement. Toujours en recherche d'une position ou d'un statut social, ils occupent des positions importantes. Pour atteindre leurs buts précis, ils vont se montrer séducteurs, conviviaux, enjoués et manipulateurs, alternante admiration et mépris.

Pour fuir l'angoisse, ils peuplent leur vide de fantasmes d'admiration de soi et de puissance, qu'ils s'attribuent à eux-mêmes et transforment le réel sous des aspects plus favorables.

L'échec ou la perte des éléments admiratifs entraîne des réactions de colère et de rage destructrice (rage narcissique). Une tendance dépressive et latente chez ces personnes par ailleurs souvent isolées affectivement.

Les mécanismes de défense du moi

Les mécanismes de défense du moi sont des mécanismes de défense primitifs du registre de la psychose comme le clivage, le déni, l'identification projective, l'omnipotence, l'idéalisation primitive.

Pour Kernberg, la relation ne se fait plus entre le soi et l'objet, mais entre un soi grandiose primitif pathologique et la projection temporaire de ce soi sur les objets, notamment sur le thérapeute quand ils franchissent rarement la porte de celui-ci. La relation ne va plus du soi à l'objet, ni de l'objet à soi, mais du soi au soi. La relation narcissique a remplacé la relation d'objet.

Comprendre que cette conduite hautaine, grandiose et manipulatrice représente un mode de défense contre les traits paranoïdes liés à une protection chez l'autre d'une rage orale centrale chez eux permettra de mieux les aider. Pour les post-kleiniens, ces personnalités ont introjecté des objets partiels négatifs, du fait qu'ils ont été manipulés, utilisés, incorporés au narcissisme parental.

Symptomatologie

Ces patients éprouvent un besoin constant de se mettre en avant, mais font preuve d'une profonde vulnérabilité avec un déficit de l'estime de soi. Ils ont besoin d'être objets d'admiration, mais méprisent ceux-là mêmes qui les admirent.

Cette préoccupation excessive de soi coïncide généralement avec une adaptation sociale uniforme et efficace – à la différence avec le borderline –, mais s'accompagne de graves perturbations dans leurs relations intimes. Nous les retrouverons comme directeurs de groupes industriels, d'institutions académiques, etc.

Kernberg note une série de symptômes caractéristiques comme :

• Préoccupation excessive de soi, égocentrisme extrême ;
• Hyperassurance vaniteuse ;
• Grand besoin qu'on les aime et les admire ;
• Hypertrophie du Moi, confiance en soi illimitée ;
• Amour du pouvoir, du commandement ;
• Constant besoin de louanges ;
• Ambition sans limites, désir de briller, fantasmes grandioses ;
• Sentiment d'infériorité et de dépendance au regard de l'autre ;
• Survalorisation de soi et dévalorisation des autres ;
• Envie et idéalisation des personnes qui les nourrissent ;
• Dévalorisation de leurs précédentes idoles ;
• Surface charmante avec fond froid et rude ;
• Peu d'empathie, repli sur soi, dévalorisation, contrôle omnipotent, retrait ;
• Graves distorsions dans leurs relations intimes, impulsivité ;
• Déficiences graves de leurs capacités d'amour et de sollicitude ;
• Manipulation d'autrui pour ses propres fins ;
• Inquiétudes et ennuis s'ils ne sont pas sous les projecteurs ;
• Réaction de colère et de rage destructrice en cas d'échec ;
• Sentiment de vide, d'ennui, insatisfaction permanente ;
• Comportements hyperactifs et énergiques ;
• Résumé pour la personnalité narcissique :
• Préoccupation excessive de soi ;
• Adaptation sociale uniforme et efficace ;
• Meilleur contrôle pulsionnel ;
• Aspect brillant, mais superficiel.

La tragédie de ses patients, est qu'ils ont tant besoin des autres et qu'ils sont incapables de reconnaître ce qu'ils reçoivent, car leur envie* pourrait se réveiller.

Dès lors, il dévalorise pour empêcher envie et haine d'émerger à la surface. À l'anamnèse, nous noterons de la colère et de l'agressivité, avec impression qu'ils contrôlent ce qu'ils agressent.

* - L'envie pour Mélanie Klein est une force destructrice qui pourrait être liée à la pulsion de mort. C'est cette envie morbide qui conduira l'enfant à détruire son plus beau jouet ou à l'amant à tuer la personne qu'il ne peut atteindre.

L'agressivité de ces patients possède une fonction défensive de protection contre les craintes vis-à-vis de l'analyste, contre une culpabilité accablante, et contre une angoisse de séparation.

Les critères DSM IV TR des personnalités narcissiques

Les critères diagnostiquent de la personnalité narcissique

Mode général de fantaisies ou de comportements grandioses, de besoin d'être admiré et de manque d'empathie qui apparaisse au début de l'âge adulte et sont présente dans des contextes divers, comme en témoignent au moins cinq des manifestations suivantes :

• Le sens grandiose de sa propre importance
• Absorbé par des fantaisies de succès illimité, pouvoir, splendeur, beauté ou d'amour idéal
• Pense être « spécial », unique, compris que par institutions où gens spéciaux et de haut niveau
• Besoin excessif d'être admiré
• Pense que tout lui est dû : s'attend à un traitement favorable et désirs de suite satisfaits
• Exploite et utilise autrui à ses propres fins
• Manque d'empathie
• Envie souvent les autres, et croient que les autres l'envient
• Attitudes et comportements arrogants et hautains

Au niveau des profils cognitifs et des croyances d’Aaron Temkin Beck :

« Je suis exceptionnel. Du fait de ma supériorité, je suis en droit d'obtenir un traitement de faveur et des privilèges. Je n'ai pas à m'encombrer de règles qui ne s'appliquent qu'aux autres. Si les autres ne montrent pas le respect que je mérite, ils doivent être punis. Les autres doivent satisfaire mes besoins qui sont plus importants que les leurs. Les autres doivent reconnaître combien je suis spécial. Comme je suis si talentueux, les autres devraient me céder la place. Aucun besoin de quiconque ne doit interférer avec les miens. Ils ne savent pas qui je suis. Ce sont des moins que rien. »








0
commentaires

Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste

5, impasse du mai
67000 Strasbourg

Mobile : 06 29 54 50 29

Retourner au contenu