Les troubles anxieux et phobiques

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Les troubles anxieux et phobiques

Pascal Patry praticien en psychothérapie, thérapeute et astropsychologue à Strasbourg 67000
Publié par Pascal Patry dans Psychopathologie · Samedi 27 Août 2022
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Les troubles anxieux et phobiques

L’anxiété, la peur, la phobie, le stress

L’anxiété est un état mental avec trouble et agitation dans lequel une personne a un sentiment d’insécurité indéfinissable, une peur sans que cette peur provienne d’une cause bien définissable. Quant à l’angoisse, elle est plus profonde. On peut dire qu’elle englobe l’anxiété et ses signes somatiques d’oppression et de constriction. L’angoisse peut être un phénomène d’intensité croissante qui va de l’inquiétude à l’anxiété puis se termine en angoisse.

La peur est un état anxieux accompagnant la prise de conscience d’un danger objectif, comme être devant un chien méchant, ou d’une menace objective, réelle, perçus par chacun, comme l’arrivée d’un gros orage.

La phobie est une peur irrationnelle spécifique, déclenchée par un objet ou une situation n’ayant pas en eux-mêmes de caractère dangereux. La peur disparaît en dehors de l’objet ou de la situation phobogène (qui a créé la phobie). Le danger, la menace sont imaginaires, liés à la personnalité et l’histoire de la personne.

Le stress est une réaction d’adaptation de l’organisme à une agression physique, psychologique ou sociale et qui s’accompagne d’un état anxieux.

Les troubles anxieux

Les troubles anxieux peuvent avoir des conséquences importantes sur la vie affective, familiale, professionnelle et sociale. Malgré les difficultés que posent ces troubles, il est possible de s’en libérer.

Parmi les troubles anxieux, nous trouvons le TAG (trouble de l’anxiété généralisé). Le TAG est un état dans lequel l’anxiété est permanente et les soucis excessifs. On parle de TAG lorsque la situation pénible dure depuis au moins 6 mois. Le TAG est une inquiétude excessive de tous les moments de la vie quotidienne (professionnelle, familiale, affective, sociale) qu’une personne a du mal à contrôler. Il s’en trouve qu’elle est fatiguée, qu’elle éprouve des tensions musculaires, comme les douleurs dans le dos au niveau musculaire. Parfois il y a de l’agitation ou une surexcitation.

Un autre trouble anxieux est l’état de stress post-traumatique (ESPT).

Les troubles anxieux et phobiques présentent une symptomatologie d’hypervigilance, de difficultés de concentration, de troubles du sommeil, d’irritabilité. Il n’est pas rare d’observer des contractions, des douleurs, un endolorissement musculaire, un syndrome du côlon irritable et des céphalées (maux de tête).

Il n’est pas rare de trouver des troubles associés tels que les mains froides et humides, la bouche sèche, des sueurs, des nausées ou des diarrhées, le besoin d’uriner fréquemment, des difficultés à avaler ou une sensation de boule dans la gorge. S’observent également des tremblements. Tous ces symptômes peuvent mener à une anxiété généralisée qui aura un fort impact sur la vie quotidienne et s’accompagner d’un état dépressif.

L’attaque de panique est la survenue brutale d’une peur intense, d’un sentiment de mort ou de catastrophe imminente, de perte de contrôle de soi. Cette peur intense apparaît dans des circonstances sans risque vital pour la personne qui est prise de palpitations, de battements de cœur ou d’accélération du rythme cardiaque, de transpiration, de tremblements ou de secousses musculaires. La personne a le sentiment d’avoir le « souffle coupé » ou l’impression d’un étouffement, d’une sensation d’étranglement, de douleur ou gêne derrière le thorax, des nausées ou une gêne abdominale. Les sensations de vertige ne sont pas rares, avec un sentiment d’instabilité, de tête vide ou l’impression d’un évanouissement imminent. Prise dans cette panique, la personne a l’impression de sortir du réel et d’être détachée d’elle-même, ce qui entraîne la peur de perdre le contrôle de soi ou de perdre la tête et souvent la peur de mourir.

Une attaque de panique peut durer 30 minutes et elle évolue en fonction de la cause qui l’a déclenchée, mais aussi du contexte. Ces crises de panique peuvent être spontanées, réactionnelles à un traumatisme ou une prise de substances toxiques, accompagner une maladie organique en particulier aiguë, ou survenir dans un état psychopathologique particulier comme la dépression, la psychose, la névrose, la démence.

Le trouble panique est une répétition d’attaques de panique, de survenue spontanée et inattendue qui s’accompagne de la peur d’avoir peur. Le trouble panique survient entre 20 et 30 ans, plus souvent chez les femmes. Son évolution alterne entre des phases de rémission et des phases d’aggravation. Le trouble panique peut se compliquer de phobies (agoraphobie), de dépression, d’abus de médicaments psychotropes et d’alcool. Le retentissement sur la vie sociale et professionnelle peut être important.

Les phobies sont des peurs irraisonnées, intenses et spécifiques à un objet ou une situation. Les phobies sont très fréquentes dans la vie psychique normale. Elles deviennent anormales lorsque leur intensité et leur retentissement sur la vie de la personne entravent le fonctionnement de la vie quotidienne, par exemple ne plus pouvoir sortir dans la rue, ne plus pouvoir faire ses courses, etc. La personne se conduit comme pour éviter toujours les mêmes situations parce qu’elle les craint. La personne se rend bien compte que certaines choses sont absurdes, mais elle est tout de même empêchée par la force de la peur qui la tiraille. Il y a les phobies spécifiques, comme la peur irraisonnée et intense de certains animaux comme les souris, les araignées. Les phobies de certains objets, comme les couteaux, les ciseaux, les plumes, la couleur rouge du sang. Les phobies des hauteurs qui sont une peur du vide, les phobies des transports, comme les avions, les trains, les véhicules, et les phobies des lieux clos que l’on nomme la claustrophobie. On peut également avoir la phobie de l’eau, du noir, etc.

L’agoraphobie est une peur irraisonnée et intense des espaces découverts et de la foule, ou de toute situation dont on ne peut s’échapper facilement (être seul loin de son domicile, être sur un pont…). Ces situations sont vécues avec une grande souffrance ou sont évitées.

Comme pour les autres troubles anxieux, le retentissement sur la vie quotidienne peut être important.

La phobie sociale est une peur irraisonnée et intense des situations où l’on est exposé au regard d’autrui (peur de rougir, trembler, parler, manger ou vomir en public, peur des examens).

La dysmorphophobie est une préoccupation pour un défaut imaginaire de son apparence physique. Si un défaut physique est apparent, la préoccupation est manifestement démesurée. La personne peut passer beaucoup de temps à examiner son « défaut » ou à se « soigner ». Elle tente ainsi de diminuer son anxiété, mais l’effet est souvent inverse. Cela amène parfois à essayer d’éviter de se voir en enlevant tous les miroirs.

Le trouble obsessionnel compulsif que tout le monde connaît sous ces trois lettres : TOC.

Les TOC (trouble obsessionnel compulsif) se manifestent par des pensées dérangeantes, répétitives et incontrôlables, appelées obsessions, qui causent une forte anxiété. Pour diminuer la souffrance qui en résulte, les personnes développent des comportements répétitifs, ritualisés, irraisonnés et irrépressibles appelés compulsions.

Les obsessions idéatives envahissent la conscience d’une personne par une idée ou une pensée qui s’imposent en permanence et que la personne ne peut pas contrôler. Elle s’épuise dans une lutte anxieuse pour neutraliser l’idée envahissante.

Ce sont des idées concrètes comme des mots, des chiffres, des objets, des personnes, ou des idées plus abstraites qui ont par exemple un lien avec le sens moral, la métaphysique, la vie, la mort, la religion, l’ordre, la sexualité, ou encore des idées qui se rapportent à des comportements. La personne est alors en proie aux doutes, aux ruminations et aux scrupules. Ces idées s’accompagnent de compulsions ou de rituels.

Les obsessions phobiques sont proches des phobies, mais différentes, car elles apparaissent en dehors d’une situation phobogène. Ce n’est pas la situation qui provoque l’anxiété, mais la pensée de celle-ci, en particulier lorsqu’une personne a peur des maladies, comme le cancer, lorsqu’elle a peur des microbes et de la saleté. Il existe aussi les phobies d’impulsion où une mère, par exemple, est soudainement craintive de faire mal à son enfant. Les phobies d’impulsions sont des craintes de commettre un acte absurde, immoral, d’agresser quelqu’un ou soi-même, de façon spontanée, sans raison aucune. Ces phobies d’impulsions restent le plus souvent au niveau de la pensée, de l’intention et elles ne sont pratiquement jamais mises à exécution.

Les compulsions sont des actes qui s’imposent à une personne de façon permanente. Elles sont difficilement contrôlables, obligent la personne à s’y soumettre et sont répétitives. Ces actes ont un caractère magique et conjuratoire. Ils accompagnent souvent les obsessions et les compliquent : compulsion à compter, suites de mots, rituels de vérification, de lavage, de la toilette, de l’habillage et du déshabillage, du coucher, etc. Souvent l’entourage doit y participer pour garantir leur exécution et leur efficacité.

Diagnostic des troubles anxieux

Avant de poser un diagnostic de trouble anxieux, il faut éliminer une maladie somatique, en particulier aiguë. Mais face à une symptomatologie somatique, il faut aussi savoir identifier un trouble anxieux.

On distingue anxiété et dépression, même si ces deux états cohabitent souvent. La dépression est un trouble de l’humeur (tristesse, inhibition, repli, dévalorisation, idées de suicide), qui s’accompagne souvent d’anxiété. De même, les états anxieux et phobiques peuvent être associés à une dépression, mais aussi des abus de médicaments psychotropes et d’alcool (souvent utilisés afin de lutter contre l’anxiété). Enfin, certains états anxieux et phobiques sont également présents chez des personnes souffrant de délires.

Soins et accompagnement

En fonction des situations, le traitement des troubles anxieux peut comprendre des conseils d’hygiène de vie, de la relaxation, une psychothérapie et/ou un traitement médicamenteux. L’échange avec des personnes ayant les mêmes problèmes peut être d’une grande aide.

Hygiène de vie

La diminution de la consommation de café, l’arrêt de la consommation d’alcool et de tabac, ainsi que la pratique régulière d’une activité physique (marche, course, natation ou cyclisme) sont recommandés.

Relaxation

Elle améliore le contrôle émotionnel, aide à se déconnecter de son environnement et se concentrer sur soi, permet d’éviter l’accumulation des tensions musculaires et psychologiques. Pour se relaxer, il faut s’entraîner à se concentrer en étant détendu musculairement.

La relaxation peut être associée à une thérapie comportementale.

Thérapies

Traitement par des moyens psychologiques, qui se fait par des entretiens réguliers, individuels ou en groupe, avec un thérapeute. La durée du traitement varie de quelques mois à quelques années. Peut-être pratiquée seule ou associée à d’autres thérapeutiques (ex : médicaments psychotropes). Tous les problèmes de type anxieux peuvent en bénéficier, quelle que soit la souffrance psychique exprimée.

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC)

• Thérapie brève, validée scientifiquement, visant à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité.

• En moyenne 10 à 25 séances, individuelles ou de groupe, de 30 à 45 minutes.

La psychanalyse

• Fais revenir au niveau conscient des souvenirs refoulés, afin de dénouer les conflits inconscients à l’origine des troubles.

• Dure plusieurs années, à raison de plusieurs séances de 30 à 45 minutes par semaine.

La psychothérapie psychanalytique

• Favorise la diminution ou la disparition des symptômes et l’apparition d’une meilleure adaptation.

• Brève (3 à 6 mois), en réponse à des problèmes réactionnels, ou plus longues (2 ou 3 ans), pour retrouver confiance en soi et renforcer les capacités de la personne.

La psychothérapie de groupe

• Favorise l’expression des sentiments et des émotions pour augmenter la liberté de la personne. Plusieurs méthodes (psychodrame, groupes de parole…).

• Dure 1 ou 2 ans, à raison de séances hebdomadaires de 1 à 2 heures

Les traitements médicamenteux

L’objectif d’un traitement par médicament psychotrope est de soulager la souffrance de la personne et de diminuer les troubles psychiques, afin d’avoir la meilleure vie possible.

Le thérapeute peut vous adresser à un médecin, un psychiatre ou un généraliste. Les anxiolytiques (ou tranquillisants), sont généralement utilisés pour soulager les troubles anxieux, mais aussi les troubles du sommeil.

Les anxiolytiques qui sont prescrits sont principalement des benzodiazépines.

Certains antidépresseurs, des antihistaminiques, des bêtabloquants et certains neuroleptiques sont aussi utilisés pour soulager des troubles anxieux.

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Pascal Patry
Praticien en psychothérapie
Astropsychologue
Psychanalyste



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